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SEXY DANCE 3 – THE BATTLE

Un film de Jon M. Chu

What a feeling !

Moose est un jeune bachelier qui va entrer dans la prestigieuse université de New-York, NYU. Alors qu’il avait promis à ses parents de se consacrer à ses études (plutôt qu’à la danse), il va croiser la route de Luke, un danseur-réalisateur qui a un local entièrement dédié à la danse – « le coffre » – , où il accueille des danseurs paumés qui veulent s’en sortir par leur art. Ensemble, ils vont participer à un ultime battle, où leur clan, les « Pirates », va s’opposer à d’autres équipes, dont leurs ennemis jurés, les « Samurai »…

Après un "Sexy Dance 2" plus que décevant, les réalisateurs de ce 3ème opus ont décidé d’envoyer du lourd, en surenchérissant avec des effets 3D assez spectaculaires. Avec un budget de 30 millions de dollars, on s’attend à s’en prendre plein les yeux, et le résultat est plutôt convaincant ! Les scènes de danse sont époustouflantes, les danseurs extrêmement talentueux, et le rythme du film effréné. Le spectateur est complètement immergé dans l’univers urbain du breakdance (danse typiquement new-yorkaise, mêlant acrobatie et figures au sol), et cela dès la première scène, où le jeune Moose se prend à faire un battle improvisé au milieu de Washington Square, avec ceux qui vont devenir ses adversaires les plus rudes. Grand écart, break, toupie, freeze… tous les personnages ont leurs spécialités, et le fait de filmer chaque mouvement en 3D et en gros plan exacerbe l’aspect spectaculaire de leurs danses.

Côté casting, même si les 2 personnages principaux n’ont jamais été vus sur grand écran (ou presque), l’équipe de danseurs n’est pas vraiment composé de débutants. L’acteur qui interprète Moose n’est pas un étranger des plateaux contrairement à ses 2 confrères ; il n’est autre que le fils de Gagik Manucharian, un grand chorégraphe, et a déjà fait des apparitions dans des clips de Miss Elliot ou Will Smith. Et côté séries, nous avons le plaisir de retrouver Harry Shum Jr., qui avait déjà participé à "Sexy Dance 2" et qui est aujourd’hui plus connu pour son rôle dans la série à succès, "Glee".

Comme dans tout bon film américain, l’histoire se doit de véhiculer de bonnes valeurs : le travail et l’intelligence. Notre jeune héros n’est pas seulement doué avec son corps, mais aussi avec sa tête ! Grâce à ses études d’ingénieur payées par Papa et Maman, il maîtrise les circuits électroniques et l’utilisation de leds, ce qui permettra d’illuminer leur performance artistique le jour venu, et de surfer sur la tendance du lightgraff (graffiti lumineux)!

Enfin, comme on pourrait s’en douter, une enveloppe microscopique a été attribuée à l’équipe de scénaristes qui a travaillé sur ce film. Et les ingrédients de base d’un teen-movie ont semblé suffir à créer cette histoire autour de la danse, largement sponsorisée par Adidas et Nike. Pour réussir la recette du « film qui rapporte un max », vous avez besoin d’un peu d’espoir (jeunot doué et un peu rebelle qui veut danser contre l’avis de ses parents), de pathos (un beau gosse pauvre et orphelin qui se bat pour faire perdurer une école de danse fondée par ses parents), de glam (une fille riche qui veut échapper à l’emprise de sa famille par la danse), et pour pimenter le tout, non pas une, mais deux amourettes mièvres pour servir les 2 publics ciblés : les garçons éblouis par les performances acrobatiques, et les filles par un Apollon timide totalement craquant, aux faux airs d’Ashton Kutcher, qui donne la réplique à une minette au corps incroyablement musclé et au charmant minois rappelant celui de Miley Cyrus quand elle aura 30 ans (Anna Montana)…

Malheureusement, la surenchère de scène de danses, le « trop-beau » loft aménagé, ainsi que l’absence de scénario finissent par ennuyer. Ne sachant plus où donner de la tête, le spectateur, abasourdi par le son des basses et une musique omniprésente, finira par apprécier les rares moments de répit qu’on lui propose, même sans le moindre intérêt.

« Sexy Dance 3D – the battle » pourrait être comparé à « Rize » de David Lachapelle, version breakdance (au lieu du Krump), du point de vue de l’énergie dégagée par ses acteurs, mais les B2B de New York (=Boombox baby – mot venu des ghetto blasters) n’ont pas la hargne de s’en sortir que peuvent avoir les krumpers de la côté ouest… malgré ce qu’en dit la chanson de Jay-Z, « New-York », nouvel hymne de la grosse pomme et de toute une génération…

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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