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SENIOR YEAR

Un film de Alex Hardcastle

Quand la caricature devient banalité

Stephanie Conway, une ado initialement banale dont la famille a quitté l’Australie pour s’installer aux États-Unis, décide de tout faire pour devenir la fille la plus populaire de son lycée. Alors que le bal de promo approche et qu’elle espère y être élue « reine du bal », un accident de cheerleading la plonge dans le coma. Lorsqu’elle se réveille 20 ans plus tard, elle a conservé l’état d’esprit et les objectifs de ses 17 ans…

Senior Year film movie

Sortie le 13 mai 2022 sur Netflix

Après "Isn’t It Romantic" en 2019, Rebel Wilson est de retour sur Netflix avec une nouvelle comédie : "Senior Year". Après la parodie des comédies musicales dans "Isn’t It Romantic", l’humoriste australienne interprète et produit ce qui se veut être un teen movie décalé. Mais cette fois, la sauce ne prend guère.

Le premier quart d’heure, qui a pour vocation de présenter les personnages avant l’accident (donc au début des années 2000), est d’une banalité confondante et paraît durer des plombes. Quand Rebel Wilson apparaît enfin après une ellipse de 20 ans, la comédie semble enfin lancée et s’oriente vers de meilleurs auspices. L’actrice se donne à fond dans la caricature et la provocation, alors que le scénario propose des situations plutôt drôles (à défaut d’être très inventives), jouant surtout sur le décalage entre le physique adulte de l’héroïne et son absence de maturité. Le script tente aussi d’exploiter le fossé générationnel, à base de réseaux sociaux ou de mouvement « woke ».

Mais la machine se grippe très rapidement : le film ne parvient jamais à sortir d’un humour répétitif et finalement très lourdingue, et l’histoire ne sort que trop rarement d’un chemin ultra balisé. Alors que "Isn’t It Romantic" parvenait à se moquer des comédies musicales en se réappropriant les caractéristiques du genre, "Senior Year" s’enfonce au point de n’être qu’un teen movie commun, à la fois classique et grossier. En-dehors de Rebel Wilson elle-même, les autres personnages ne sont guère drôles, à l’exception de Brandon Scott Jones, également coscénariste, qui donne corps à un conseiller d’orientation déjanté. Et Wilson elle-même passe son temps à resservir ad nauseam les mêmes expressions et les mêmes gestuelles, se montrant alors incapable de rendre son personnage touchant quand le scénario tente de jouer sur la corde sensible.

L’ennui nous gagne donc à nouveau très rapidement, même si le film nous réveille de temps en temps, comme avec la parodie du clip de "Crazy" de Britney Spears, la séquence au cinéma dans laquelle Rebel Wilson multiplie les allusions sexuelles, ou encore la courte apparition finale d’Alicia Silverstone, clin d’œil à ce qui reste sans doute l’un des meilleurs teen movies de tous les temps : "Clueless".

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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