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THE SEARCH

CONTRE : Niveau : 0 - Bienvenue en enfer

1999, en plein conflit tchétchène, un jeune garçon réchappe du massacre de son village. Durant sa fuite, il va croiser le chemin de Carole, une missionnée de la Commission européenne chargée d’enquêter sur les crimes de cet affrontement. D’abord enfermé dans son mutisme, le bambin va progressivement s’ouvrir à cette française qui découvre l’horreur d’une guerre dont elle ignorait les enjeux et la réalité. Sa rage la poussera à tout faire pour essayer de faire bouger les choses, mais la bonne volonté ne suffit pas dans de telles situations…

Pour ce remake du film « Les Anges marqués » avec Montgomery Clift, dans lequel un soldat américain aide un enfant à retrouver sa mère dans le Berlin de l'Après guerre, Michel Hazanavicius a transposé son histoire en Tchétchénie, en 1999, remplaçant le soldat par une chargée de mission volontaire, mais impuissante.

Pour recréer l’atmosphère grise et sombre de la Tchétchénie, Hazanavicius a déployé de gros moyens. Les scènes de combats et reconstitutions d’explosions ou de villages sont assez bluffantes, et dignes de bons film de guerre. Un bon point donc pour l’Artiste, qui se laisse malheureusement entraîné par un scénario gentillet, qui pourrait se résumer à cet adage : « tout n’est pas tout blanc ou tout noir ».

En effet, car même si les membres de l’armée russe sont globalement des caricatures de brutes épaisses et sanguinaires, il a choisi de nuancer son propos en montrant les techniques de recrutement de ses soldats, au travers du personnage de Kolia, un jeune qui fumait un joint en sortant du lycée, et qui a tout bonnement été enlevé par une patrouille, en pleine rue. Comme dans tout conflit armé, les soldats ne sont ainsi pas tous des hommes volontaires et sanguinaires, et la guerre les brise et leur fait perdre tout repère.

Dans son film, Hazanavicius tient aussi à dénoncer l’immobilisme de l’Union Européenne et de la communauté internationale face à certains conflits et catastrophes humanitaires, au travers de l’impuissante Bérénice Bejo, jeune chargée de mission. Malheureusement, les dialogues de son personnage (voire son jeu d’actrice) sont ici tellement bancals que l’on finit par ne pas avoir non plus envie d’écouter son plaidoyer. Ajoutez à cela l’agacement dont elle fait preuve face au mutisme d’Hadji, le petit garçon qu’elle recueille, et son personnage en devient au final complètement antipathique.

Si « The search » est tout de même un film intéressant sur le fond, retraçant la tragédie humanitaire d’un conflit récent, la principale raison pour aller découvrir ce film de 2h14, reste le personnage d’Hadji (Abdul Khalim Mamatsuiev), dont l’interprétation est aussi puissante que son regard est intense.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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