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SAPPHIRE CRYSTAL

Un film de Virgil Vernier

Par-être

Fragments d’une nuit avec la jeunesse dorée genevoise sous le regard d’une nouvelle arrivante de Belgrade…

Sapphire Crystal film image

Si vous êtes des familiers de Virgil Vernier ("Mercuriales"), vous connaissez son goût pour son filmage intimiste des personnes dans leur milieu. Pour saisir la jeunesse archi-dorée genevoise, il les capture donc dans une salle privée, où ils boivent du champagne et « débattent » sur leur réalité ; puis, pour un after, dans un luxueux appartement vitré où le champagne coule à nouveau et où de la coke coupée à l’or pur passe de main en main ; et enfin, lors d’une déambulation nocturne où les enseignes de luxe masquent la lumière des étoiles.

La question de la réalité de ce qui se passe devant la caméra et des histoires qui sont racontées n’a aucune importance, même si elle est dit beaucoup sur le superficiel d’un certain milieu où seul compte l’argent. Mais c’est le paraître qui compte avant tout. Et pourtant, paradoxalement, et c’est là le gros défaut du film, le réalisateur ne met pas du tout en valeur les êtres qu’il filme. L’image est granuleuse et la lumière ne leur rend pas justice. De plus, il n’y a que deux valeurs de plan, des panoramiques circulaires qui révèlent les personnages un à un et leur intégration au groupe, et des plans rapprochés qui les isolent dans leur cadre. Virgil Vernier se libère des fioritures de la mise en scène et filme frontalement ses personnages, sans prendre en charge le jugement moral. Ainsi, c’est au spectateur de prendre position face à ce qu’il voit, dans le rejet ou l’acceptation de la réalité et des convictions véhiculées par cette jeunesse effrayante de vacuité et d’indécence.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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SAPPHIRE CRYSTAL extrait from Shellac films on Vimeo.

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