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SANS IDENTITE

Un film de Jaume Collet-Serra

Sans scénario crédible, que vaut un bon twist final ?

Un scientifique, venu à Berlin pour intervenir dans un congrès, perd en sortant de l'aéroport, sa mallette contenant son passeport et celui de sa femme. Prenant un taxi pour retourner sur ses pas, il échoue dans la rivière, suite à un accident. Au sortir d'un coma, quatre jours plus tard, il est sujet à d'importants trous de mémoires. Apercevant des images du congrès à la télévision, il se souvient de l'hôtel dans lequel il était descendu, et signe une décharge pour sortir de l'hôpital. Une fois sur place, quel n'est pas son étonnement, quand il réalise que sa femme ne le reconnaît plus. Pire, un autre homme a pris sa place...

De la part de Jaume Collet-Serra ("Esther", "La Maison De Cire"), réalisateur espagnol exilé aux USA, on espérait un thriller digne de ce nom, aussi palpitant qu'angoissant. Malheureusement, "Unknow" ("Sans identité" en français), s'il dispose d'un twist final efficace, accumule tellement d'invraisemblances, et veut tellement soutenir un rythme de film d'action, que le spectateur en finit épuisé, et franchement agacé par les raccourcis opportuns que semble prendre un scénario incohérent. Nous voici donc avec un nouveau produit américain, co-produit par la France (Studio Canal), véritable naufrage, à l'image de "Taken" (EuropaCorp) et qui devrait donc logiquement cartonner auprès de nombreux décérébrés.

Le film démarrait pourtant plutôt bien, à la manière d'un thriller de machination, évoquant au passage « Frantic » avec Harrisson Ford (1987). Les premières confrontations entre le personnage de Liam Neeson et son "double" (Aidan Quinn) étaient assez jubilatoires (voir la scène où dans le laboratoire, ils égrainent en simultané des souvenirs de conversation téléphonique des plus intimes...). Mais les choses se gâtent lorsque l'homme se met à douter de lui-même, retournant à l'hôpital, où il est alors attaqué lors du passage d'un scanner. Son improbable évasion, poursuivi dans un faux rythme (étrange comme le poursuivant cours vite, mais n'arrive jamais à le rattraper...), achève de décrédibiliser l'intrigue.

De là commence une course contre la montre pour prouver son identité et récupérer ses papiers, qui sont, tenez vous bien... [et attention Spoiler] tout bonnement restés aux objets trouvés de l'aéroport ! Mais se rendre à cet endroit, les personnages n'en auront l'idée qu'au bout de presque deux heures de film. Bref, passons sur les tueurs qui glissent à mains nues sur près de 5 étages le long d'une échelle métallique de secours et n'ont même pas les mains qui brûlent un peu, ou sur les dialogues de Diane Kruger, et contentons nous d'apprécier les rares apparitions de Bruno Ganz, en détective, ancien de la Stazie, plutôt succulentes. Le reste est bien indigeste.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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