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RUPTURE

Un film de Steven Shainberg

Un thriller fantastique aux frontières du mauvais goût

Renée est une mère célibataire vivant seule avec son fils. Alors qu’elle est en voiture avec lui, un problème sur la route les fait s’arrêter. Soudain une organisation secrète enlève son fils et capture Renée à des fins obscures…

Sortie directe en DVD et VOD le 18 mars 2017

Si on doit se souvenir d'un film de la filmographie de Steven Shainberg, "La Secrétaire" (2002) remporterai l'honneur. Un film où Maggie Gyllenhaal joue le fantasme de la secrétaire attirée par son patron et prompte à montrer ses atouts. Long métrage inspiré sur les rapports de force au travail, dans le couple, liés au sexe, le tout mêlait humour grinçant et scènes qui feraient passer "50 Nuances de Grey" pour un épisode des bisounours. Du coup, nous sommes légitimement en droit de se demander qu'avec un sujet fort comme la confrontation de ces peurs, pourquoi Steven Shainberg accouche-t-il au final d'un film si peu inspiré ?

Tout d'abord excitant, le pitch du film donne l'impression de nous proposer un épisode de la "4ème Dimension" ou de "X-Files" (organisation secrète, enlèvement, possibilité de fantastiques…). Mais tout dégringole dès les 15 premières minutes atteintes. Le fils se fait arracher aux bras de sa mère et celle-ci se fait enfermer dans un lieu sans fenêtre ni sortie. On suit alors la pauvre Noomi Rapace subissant des tortures basées sur ses propres peurs. Avant d'aller dans les détails, saluons la performance de l’actrice, qui sauve le métrage du zéro pointé. Qu'importe si cette histoire n'a ni queue ni tête, elle se donne à fond comme toujours, physiquement et émotionnellement. Et c'est bien grâce à elle qu'on essaye de rester dans la salle jusqu'au bout.

Le reste est incompréhensible : une organisation extraterrestre propose aux humains d'évoluer, de créer une « rupture » avec leur enveloppe fragile de simple être humain afin d'accéder à un potentiel total. Gros et balourd comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, le scénario avance à coup de lumière néon baignant dans une ambiance porno italien des années 70. Afin de cacher son manque d'inventivité, le metteur en scène nous assène des tonnes d’effets de lumières datés et d'effets spéciaux honteux, qui finissent par achever le spectateur tentant de rentrer dans cette histoire.

Un sujet en or, qui aurait mieux fait d’atterrir dans les mains d'un réalisateur comme Carpenter ou Cronenberg, réalisateurs qui auraient peut être eu une vue d'ensemble plus expérimentale, moins grand public, mais qui auraient respecté la force du sujet pour en faire un vrai objet de cinéma et non pas un film oubliable.

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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