RUMOURS, NUIT BLANCHE AU SOMMET
Ce qu’il se passe au G7, reste au G7
Une énième crise planétaire fait trembler le monde. Pendant ce temps, le G7 se réunit en Allemagne dans l’optique, entre autres, de rédiger une déclaration préliminaire à propos de la dite crise. Après un déjeuner champêtre et un brainstorming pas très productif, la situation dégénère…

Vous vous êtes déjà demandé ce qu’il se passait aux sommets mondiaux entre les présidents des grandes puissances une fois les caméras et les appareils photos éloignés ? Alors vous êtes au bon endroit. "Rumours" nous embarque dans les mondanités et les passages obligés (poses devant les drapeaux des États membres, promenades dans un parc, dîner cérémonieux…) pour ensuite nous laisser dans l’intimité de ces chefs d'État; et quels chefs d’États ! Dès le début du film, les réalisateurs (tous les 3 canadiens, ce qui explique peut-être en partie ce qui suit) caractérisent chacun des dirigeants et dirigeantes de sorte qu’ils soient les dignes représentants des travers ou clichés de leurs pays. Pour ne citer qu’eux, Cate Blanchett est la chancelière allemande (un peu stricte mais finalement vite dépassée), Denis Ménochet (excellent dans son rôle) est le président français évidemment féru de vin et teinté de lyrisme à chaque fois qu’il parle, et Roy Dupuis nous offre un président canadien beau gosse et sur le déclin (tiens tiens).
L’humour parfois noir de ce film est à embrasser dès le début, faute de quoi, on pourrait ne pas profiter pleinement du spectacle. Ne cherchez pas à comprendre quelle est la crise qu’ils doivent résoudre, laissez-vous plutôt embarquer dans les errances des personnages et dans leurs dialogues qui sont appuyés par une bande son digne des meilleures télénovelas. La mise en scène ne s’embarrasse pas de premier degré non plus, le film glisse doucement dans le fantastique et le kitch, jusqu’à son final digne d’un film de série z. On pourrait reprocher au long métrage que la blague dure trop longtemps, mais si l’on accepte de ne pas voir autre chose que des États personnifiés qui jouent sans cesse les mêmes alliances et rengaines, on passe un bon moment. Évidemment c’est encore une critique acerbe de l’exercice du pouvoir qui choisit la satire comme exutoire, mais finalement parfois (souvent) on veut juste pouvoir se moquer des puissants et voir un bon casting. A voté donc !
Océane CachatEnvoyer un message au rédacteur