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REVANCHE

Un film de Stéphane Roquet

Trop de fioritures tuent parfois l’effet escompté

Franck Bériat fut un temps flic. À la suite d’une bavure, il purge 3 ans et demi de prison. À sa sortie, toujours épris de justice, il se fait employer pour des boulots de détective privé ou de tueur à gage lorsque les tribunaux ou les forces de l’ordre font défaut. Camille Dessonge le contacte pour découvrir ce qui est arrivé à sa sœur disparue. Elle a de sérieux soupçons sur une de ses fréquentations, qui n’est autre que le frère d’un baron de la drogue local…

Coupures de journaux, images violentes post-drames ou fusillades, le premier film de Stéphane Roquet semble dénoncer une réalité : la justice est inefficace et les assassins s’en sortent faute de preuves. Franck Bériat ex-flic et ex-taulard condamné à six ans pour avoir vengé le meurtre d’une de ses indic’ s’est engouffré dans cette brèche et agit en justicier pour le compte de victimes impuissantes face aux décisions des tribunaux. Si l’on peut rester perplexe face à cette position morale prônée par le film et son protagoniste, le but de « Revanche » semble surtout de proposer un vigilante-flick (ou film d’auto-justice) aux allures de polar poisseux et sanglant.

Jean-Yves Bourgeois, coscénariste du film et interprète du taciturne et solitaire Franck Bériat rappelle Jason Statham et dès les premières minutes on sent que l’on a affaire à une brute, mais dotée un code d’honneur. L’acteur incarne ce personnage de manière convaincante tout comme Emmanuel Bonami dans son rôle de truand sanguinaire au regard perçant. Une implacable chasse à l’homme débute entre les deux hommes et de nombreux hommes de mains et indics y passent. Le tout pourrait très bien fonctionner si le réalisateur ne submergeait pas sa mise en scène d’effets dignes de séries policières américaines type « CSI : Les Experts » et d’accélérés trop visibles pour rendre les scènes d’action plus punchy. En somme, Stéphane Roquet pêche un peu par excès. Il prend de plus le parti pris de montrer la violence des tortures, ce qui finit par devenir contreproductif. La force de l’imagination et du suggéré serait beaucoup plus puissants en lieu et place de courtes coupes sanguinolentes. C’est bien dommage.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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