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RETOUR AU BERCAIL

Madagascar… ah non, pardon : Australie !

Après un incident avec un crocodile, plusieurs animaux « dangereux » s’échappent d’un zoo de Sydney pour retrouver leur espace naturel…

Retour au bercail film d'animation animated movie

Sortie le 10 décembre 2021 sur Netflix

On ne peut pas dire que "Retour au bercail" séduise instantanément. En effet, pendant longtemps, ça sent le prémâché et, surtout, le copié-collé de "Madagascar" transposé en Australie. On retrouve aussi bon nombre de caractéristiques des autres protagonistes de la saga de DreamWorks : en lieu et place de Max, le lion vedette du zoo de Manhattan, on a donc droit à un koala star de celui de Sydney (et bien au-delà via les médias et réseaux sociaux) ; le scorpion esthète et peureux a quelque chose de Melman la girafe ; le mâle araignée danseur et dragueur peut évoquer l’extravagant Marty le zèbre ; les femelles serpent et crocodile ont chacune un peu de Gloria l’hippopotame ; on décèle la folie des manchots dans celle des diables de Tasmanie… Quant au requin de la baie de Sydney, il semble tout droit sorti du "Monde de Nemo" ou de "Gang de requins".

On passe certes un bon moment sur l’ensemble du métrage, mais ce démarrage le rend en partie fade à cause de ce sentiment de déjà-vu. Heureusement, ce film d’aventure est efficace (et notons que cela fonctionne de bout en bout pour un public enfant). On finit même par prendre un certain plaisir à suivre les personnages souvent déjantés et décalés, à déguster les scènes d’action qui vont crescendo vers l’excès ou l’absurde, ou encore à déceler des clins d’œil ("Crocodile Dundee" et "Mad Max"). On pourra aussi apprécier le casting de la VO, avec notamment les stars australiennes Guy Pearce, Eric Bana et Kylie Minogue (cette dernière dans un petit rôle), ainsi que l’utilisation parfois inattendue d’une BO éclectique faisant appel à des titres de Phil Collins ("Against All Odds" et "Sussudio"), Billie Eilish ("Bad Guy", utilisé lors de l’évasion), Gilian Hills ("Zou Bisou Bisou"), Esquivel ("Mini Skirt") et même Charles Aznavour ("Tous les visages de l’amour").

Au-delà du divertissement, "Retour au bercail" a également le mérite de mettre en avant un vrai problème concernant notre rapport aux animaux, non pas en dénonçant les conditions de certains zoos et spectacles avec animaux (même si c’est aussi le cas) mais en pointant la tendance générale qu’ont les humains à hiérarchiser les animaux en fonction d’une évaluation biaisée se fondant sur la beauté, la dangerosité ou la nuisibilité des espèces. Ainsi, ce long métrage rend un bel hommage à toute une faune méconnue ou mal aimée. Le concept de monstruosité en prend un coup, et avec humour.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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