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LES REGRETS

Un film de Cédric Kahn

Je t'aime, moi non plus

Mathieu, un architecte parisien, la quarantaine, rentre dans son village pour vivre les dernières heures de la vie de sa mère. Le hasard fera que son chemin recroisera celui de son ancien amour de jeunesse, Maya, maintenant mère et femme. La passion qui les animait va être ravivée par ce simple échange de regards...

Le réalisateur a choisi de nous montrer combien une passion amoureuse peut être forte, irraisonnée et destructrice. Un homme qui regrette d'avoir quitté celle qui l'a tant aimé de peur de trop souffrir, une femme qui fuit l'amour quand elle le trouve de peur d'être trop heureuse et de souffrir à son tour. C'est ce thème universel fort que Cédric Kahn a voulu mettre en scène et orchestrer, nous faisant les voyeurs d'une relation torturée et endiablée. Les regards se croisent, les lèvres se pincent, les poings se serrent, les corps s'étreignent jusqu'à en perdre haleine... Il y a quelque chose d'animal dans le comportement de ce « faux couple » qui tente de se reformer.

Yvan Attal a ce « je ne sais quoi » de bestial qui le rend parfait pour ce rôle, assumant complètement son attirance physique envers celle qui fut sienne, compose un amant à l'amour dépassant tout entendement, et nous emporte avec lui dans son tourbillon de folie... Et en face de lui,... la déception. Valeria Bruni Tedeschi... Femme blessée, faible, effacée, irréfléchie, pas franchement attirante, molle… Et malgré cela, Kahn a réussi à capter cette part d'égoïsme qu'ont ces 2 personnages et qui rend beau l'amour de l'intérieur, et le rend sale et immoral de l'extérieur.

Pourtant, le spectateur ne peut que ressortir agacé par ce film dont l'histoire semblait si prometteuse. L'amour ridicule n'est pas beau, les corps s'enlacent sans réellement s'aimer, les longueurs s'installent et ne laissent pas d'espoirs de découvrir un sursaut, un frémissement à cette histoire qui nous ennuie dès la première demi heure... Dans ce ballet de charmes, où l'un fait la roue et l'autre accourt, on éprouve une lassitude profonde. Kahn est complètement passé à côté de son désir, et par là même a fait mourir le notre.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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