RAPIDE
Rendez-vous au premier virage
Dès son plus jeune âge Max est attirée par la vitesse. C’est une surdouée du pilotage. Alors qu’elle touchait du doigt son rêve d’intégrer une écurie de F3, un drame se produit, l’obligeant à s’occuper de sa mère. Elle décide alors de ne plus monter dans une voiture de course de sa vie, mais le destin en décidera autrement…

Après "Aka" sur Netflix, le duo Alban Lenoir et Morgan S. Dalibert se retrouve cette fois-ci dans le milieu des courses automobiles. Un genre qui repointe le bout de son nez en salle, car après "Gran Turismo" sorti en 2023 et en attendant "F1" de Joseph Kosinski dont la sortie est prévue le 25 juin prochain, un long-métrage français, "Rapide", décide d’exploiter le sujet et nous propose une plongée dans le monde de la F3 à travers le destin de Max, une jeune femme surdouée de la conduite.
L’aspect le plus intéressant du scénario se situe en dehors du circuit avec le contexte social et le passé donnés à son personnage principal : une jeune femme, issue de la classe ouvrière, surdouée de la conduite, travaillant sur les docks afin de pouvoir s’occuper de sa mère suite à un accident de voiture. En ce sens le premier tiers du film laisse entrevoir quelques bonnes idées. Et de plus, le scénario évite plutôt bien l’écueil de sombrer dans la romance entre pilotes.
Mais la suite du long-métrage va tranquillement se ranger dans les rails de l’attendu. Le scénario joue la facilité en ce qui concerne la trajectoire de l’héroïne et les différents obstacles qu’elle devra traverser (sans forcément creuser - et c’est dommage - les difficultés d’une femme à s’imposer dans un milieu masculin), le tout sans développer davantage les relations avec les personnages secondaires. D’ailleurs, le film rate le coche dans la caractérisation de ceux-ci : ils manquent de nuance et le scénario ne prend jamais vraiment le temps de les développer.
Côté casting, Alban Lenoir cabotine trop dans son rôle d’ex pilote de F1 qui cherche un second souffle, mais Paola Locatelli parvient à s’imposer dans la peau de Max. Enfin, et malheureusement, les séquences de courses ne nous clouent pas au siège, la faute peut-être à une mise en scène pas assez immersive, qui ne parvient pas à transposer l’adrénaline de la course. Au final "Rapide" parvient à maintenir notre intérêt jusqu’à la ligne d’arrivée, même si plusieurs sorties de route l’empêchent de jouer les premières places.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur