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PROPRIEDADE

Un film de Daniel Bandeira

Différences de niveaux de vie et violence latente

Tereza et son mari Roberto, qui vivent dans une luxueuse villa en ville, se rendent pour quelques jours dans la ferme dont ils sont propriétaires à la campagne. Sur les lieux, le contremaître Renaldo annonce aux employés que l’élevage va fermer, et que le domaine va être transformé en hôtel. Alors que la tension monte, furieux, l’un d’eux engorge celui-ci, et tous envahissent la maison, me naçant le propriétaire des lieux…

Propriedade film movie

Les films venus du Brésil de ces dernières années font à la fois le constat des différences de richesses grandissantes et de la violence omniprésente qui en est le corollaire. "Propriedade" ne déroge pas à la règle, s’ouvrant sur une scène filmée au téléphone portable, relatant ce qui semble être un fait divers, la prise d’otage d’une femme par un homme avec un couteau, abattu en direct par la police. Un acte qui fait d’abord froid dans le dos, puis laisse un goût amer lorsque des applaudissements des passants éclatent. Une manière de signifier d’emblée à la fois le climat d’insécurité qui règne dans le pays, mais aussi l’indifférence à laquelle les plus pauvres doivent faire face. Cette indifférence est du coup au cœur de ce film sanglant, puisque des ouvriers et ouvrières, travaillant dans une ferme, apprennent brutalement la future transformation de celle-ci en hôtel, visant forcément une clientèle issue d'une autre classe sociale que la leur, et ne leur assurant pas non plus forcément un emploi.

Comme son titre l’indique, il sera ici question de l’injustice face à la propriété privée, le sentiment de ces personnages étant, comme cela est dit à un moment par l’une des employées les plus âgées, que chacun a « acheté » un peu de cette ferme avec un doigt, un œil, voire un fils... Doublant cette lecture sociale d’un survival étonnant et plutôt maîtrisé, Daniel Bandeira transformant la maîtresse des lieux en ennemie traquée, après être arrivée à s’extraire de la maison. Son face à face avec cette meute à la froideur tactique, depuis le lieu où elle aura trouvé refuge (sa voiture blindée), ménagera quelques rebondissements inventifs, assurant une bonne partie de la tension du film. Et ce qui démarrait sur un vocabulaire de western moderne, se muera en véritable film d’angoisse.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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