PRESENCE

Présenté Hors Compétition au dernier Festival de Gérardmer, "Presence" est le nouveau film du réalisateur américain Steven Soderbergh, palme d’or pour "Sexe Mensonge et Vidéo", et metteur en scène de gros films comme "Magic Mike", "Contagion", "Logan Lucky", la trilogie "Ocean’s Eleven", ou de petits films expérimentaux tels que "Schizopolis", "Full Frontal" ou "Bubble". "Presence" s’inscrit plutôt dans la deuxième veine, puisque le film reprend une trame assez basique sur l’existence d’un fantôme dans une vieille maison, mais que l’auteur prend le parti de filmer la totalité du métrage du point de vue de celui-ci, en caméra subjective. Ceci donne lieu à de nombreux plans séquences, tel celui introductif où l’on parcourt la quasi totalité des pièces de la maison, montant et descendant de manière apparemment mécanique, jusqu’à ce qu’une personnage d’une agence immobilière la fasse visiter à la famille Payne.

Sans grand effet, le dispositif permet d’installer un petit malaise, donnant la sensation d’un intrus qui observe par la fenêtre les arrivées, se cache dans un placard derrière une porte ajourée, ou s’approche de certains membres de la famille en restant debout, donnant ainsi d’étranges plans en plongée alors que par exemple la mère et son fils discutent sur un canapé. Les effets spéciaux, disposés avec parcimonie (livres déplacés, objets qui tombent, tremblements visant à faire réagir un personnage...), restent minimaux et viennent renforcer le caractère de témoin du fantôme. Comme on pouvait s’y attendre, l’intrigue vient traiter plusieurs sujets de sociétés (la drogue, l’emprise...), ménageant ainsi un certain suspense. Alors certes vous n’allez pas sauter sur vos chaises, mais l’avantage du dispositif est de placer le spectateur lui-même en position de témoin, s’interrogeant alors sur sa volonté ou ses possibilités d’agir dans une telle situation.