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PORTRAIT DE FAMILLE

Avec les voix de Isabelle Volpe...

Une fenêtre ouverte sur l’Iran pour les plus petits

Une maman corbeau, une grand-mère intrépide et plusieurs mariages sont au centre des cinq courts métrages qui composent ce programme…

Portrait de famille film d'animation animated movie

Ressortie le 12 avril 2023

On ne vous mentira pas : ce programme de courts métrages d’animation iraniens a pour principal intérêt d’offrir au très jeune public une première approche d’un cinéma hors des sentiers battus, mais il a de quoi frustrer les adultes qui accompagneront les plus petits pour voir ces films en salle. Non pas à cause du rythme ou de la relative naïveté qui en découle, mais plutôt parce que la distribution en France s’accompagne d’un choix impossible : traduire ou non les paroles.

En effet, trois des cinq courts métrages sont chantés et on a le droit à deux tactiques différentes : les deux premiers proposent le chant original sans aucun moyen de savoir ce que signifient les paroles (mais aurait-ce été pertinent de faire lire d’éventuels sous-titres à haute voix pour les enfants n’ayant pas encore acquis les compétences de lecture ?) et le dernier fait l’inverse en traduisant les paroles et en les faisant interpréter par une doubleuse française (Isabelle Volpe), ce qui enlève de facto une partie de l’authenticité culturelle du film concerné.

Si on laisse de côté ce problème insoluble, "Portrait de famille" est plutôt sympathique, surtout pour la variété des techniques. La réalisatrice Mahin Javaherian est aux commandes des trois films chantés, qui développent tous la thématique du mariage. "Le Mariage du papillon" ("Aroussiye Chaparak", 2012) ouvre le programme avec un ballet d’insectes très coloré. "Le Mariage du corbeau" ("Tour-e Sefid", 2012) est du même acabit mais avec des oiseaux. Rien de très folichon pour ces très courts clips animés (3’30) mais cela reste agréable. "La Noce de Hajar" ("Hajar aroussi dareh", 2008), qui clôt l’ensemble, est plus enthousiasmant visuellement, notamment avec ses micro-planètes qui rappellent un peu "Le Petit Prince" mais aussi grâce à sa ravissante esthétique pastel.

Les deux autres films sont plus du côté du conte. "Maman corbeau et le renard" ("Naneh Kalagheh va Roubaheh", 2012), de Mohammad-Ali Soleymanzadeh, a un petit air de fable de La Fontaine et son esthétique d’animation 2D avec papiers découpés s’avère séduisante. On restera toutefois plus perplexe sur l’histoire. Enfin, "La Citrouille qui roule" ("Kadou ghelghelehzan", 2011), de Morteza Ahadi, est sans doute le court métrage le plus enthousiasmant, ne serait-ce que pour l’utilisation d’éléments en laine et ses divers aspects orientaux, avec une histoire qui a quelque chose des "Mille et une nuits" ou de Nasreddin Hodja.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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