PLANÈTES

Un film de Mamoko Seto

De mondes en mondes : un voyage des plus envoûtants

Synopsis du film

Alors qu’une comète s’écrase sur terre et met le feu aux paysages de montagne, un pissenlit s’envole au milieu de flammes et part vers l’espace. En chemin, suite au passage dans un trou noir, il ne reste plus que 4 akènes, unis pour rechercher une planète et un endroit où planter leur graine et germer…

Critique du film PLANÈTES

Découvert en séance de clôture de la Semaine de la critique du Festival de Cannes, puis lauréat du Prix Paul Grimault au Festival d’Annecy, "Planètes" est un film qui étonne en permanence, par la beauté de ses images autant que par la poésie qui s’en dégage. Il suffit d’ailleurs pour nous en persuader, d’un seul plan, a priori lugubre, puisque la belle vallée où viennent de fleurir des pissenlits en bord de lac s’enflamme sous le choc d’une comète, de grands papillons noirs volant les ailes enflammées. Jouant avec l’infiniment petit et la vitesse de l'image pour créer des mondes en apparence imposants, en tous cas à l’échelle de ses 4 héros, des akènes de pissenlit, avec chacun leur graine, leur tige et leur aigrette de poils, Mamoko Seto fait de l’œil de sa fille d’un trou noir, de têtards des créatures volantes et menaçantes, de champignons à la croissance accélérée des arbres envahissants...

Aux images retravaillées digitalement, s’ajoutent les akènes en images de synthèse et un énorme travail sur le son, renforçant ponctuellement la sensation de danger, alors qu’on accompagne ces quatre personnages. Si certains discuteront le choix de bruiter ces derniers, la chose était nécessaire pour mieux les caractériser, en apposant sur eux des comportements humains, qui amuseront les plus grands et toucheront les plus petits. De glissades involontaires se transformant en descente à skis, de jolis survols en collaborations avec des limaces, les moments de retrouvailles ou d’entraide prennent une dimension touchante et hors norme. Maîtrisant la dramatique de son récit, la réalisatrice nous invite dans un voyage magique, véritable étonnement de chaque instant, où l’on se surprend à vibrer pour ces petits êtres qui jouent leur survie sur une planète ceinturée de glace, où les paysages créés sont à chaque fois plus surprenants. Le passage du court au long est donc pleinement réussi et l’on attend avec impatience le prochain concept qui sortira de l’esprit de Mamoko Seto.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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