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PIRANHA 3D

Un film de Alexandre Aja

Sea, sex and (a lot of) blood !

Alors que la ville de Lake Victoria s’apprête à recevoir des milliers d’étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d’où des milliers de piranhas s’échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré… La journée va être d’autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frère et sœur pour servir de guide à bord du bateau des sexy Wild Wild Girls…

Incroyable ce film ! Pour son troisième remake d’affilée, Alexandre Aja délaisse l’hommage aux extrémistes années 70, qui parcourrait jusque-là son œuvre, pour mieux plonger (c’est le cas de le dire !) tête baissée dans le fun et l’insouciance des glorieuses 80’s. Pour un résultat au-delà de tout ce qu’on était en droit d’attendre d’un tel projet. Aja, c’est plus fort que toi !

À bien des égards, "Piranha 3D" constitue un aboutissement logique de la démarche généreuse de son cinéaste. Ayant toujours eu à cœur de conter des histoires de survie, plongeant (on y revient !) ses protagonistes en de douloureuses et dangereuses situations extrêmes, Alexandre Aja ne change pas d’optique, remplaçant juste le tueur psychopathe, la famille de mutants ou l’esprit revanchard, par une armée de piranhas préhistoriques particulièrement voraces. Une atmosphère de survival hardcore démultipliée par de foutrement impressionnantes décharges de gore, outil bien spécifique du cinéma d’horreur qu’Aja utilise avec une intelligence rare. Accentuant la folie du protagoniste de "Haute tension", exaltant la hargne vengeresse du protagoniste de "la Colline a des yeux", le gore sert ici à illustrer avec écœurement la sauvagerie d’un essaim de piranhas en plein festin, tout en permettant de drolatiques saillies sanguinolentes aptes à ravir les fans du genre (mais pas que !).

La grande nouveauté de ce film, par rapport aux précédents forfaits d’Alexandre Aja, est que le cinéaste accompagne cette fois son déferlement de violence d’un humour noir des plus réjouissants. Là où "Haute tension" et "la Colline a des yeux" osaient un premier degré salvateur, en grand rapport avec l’histoire racontée, "Piranha 3D" n’essaye jamais d’être plus que ce que son pitch jouissif promettait, se vautrant dans le gore outrancier, mais toujours rigolard. De fait, le cinquième film du terrible français s’apparente à un tour de montagne russe, le montage hallucinant du film permettant de passer, parfois au sein d’une même scène, de la tension la plus prenante à un gag bien trash : on a peur, on rit, on a peur, on rit… et ainsi de suite jusqu’à un gag final bien craignos. On pourrait même rajouter « on bande », tant le film ose également toutes les audaces sexuelles (bimbos topless à implants mammaires, nudité intégrale sous-marine…). Une sensation de train fantôme déviant accentuée par les nombreux caméos du film, tous propices à un grand moment de n’importe quoi : Richard Dreyfuss, Christopher Lloyd ou Eli Roth ne manquent pas une occasion de nous donner le sourire !

Quid de la 3D, me direz-vous ? À mi-chemin de celle d’"Avatar" (profondeur de champs hallucinante des scènes sous-marines, travelling compensé en hommage aux "Dents de la mer") et de celle, plus fun, d’un "Destination finale 4" (du vomi ou du sang dans la tronche !), elle permet à Aja de sculpter avec amour les courbes affolantes de ses innombrables figurantes peu farouches et de s’amuser comme un fou avec ses poissons carnassiers, impliquant le spectateur au plus près de son jeu de massacre par le biais de mouvements de caméra puissants et d’une photographie très californienne, du meilleur goût. Ajoutez à cela des acteurs excellents (mention spéciale pour Elisabeth Shue, émouvante, et le génial Jerry O’Connell), un carnage DE-MEN-TIEL en guise de climax (on vous prévient, ça éclabousse sévère) et une Kelly Brook fantasmatique, et vous n’obtenez ni plus ni moins que le film le plus fun et décomplexé que l’on ai vu sur un écran depuis belle lurette. Et puis un film sexy/gore offrant un surréaliste ballet aquatique lesbien sur fond de musique classique ne peut pas être raté… Chef-d’œuvre !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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