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LES PETITS RUISSEAUX

Un film de Pascal Rabaté

Papi se fait une renaissance

Emile vit paisiblement sa retraite dans sa petite ville de Haute-Loire mais se sent terriblement seul depuis la mort de sa femme. A la suite de la mort de son meilleur ami, Edmond, qui lui avait confié avoir une vie sexuelle active, Emile tente de retrouver l’âme sœur...

Après Riad Sattouf l'an dernier, voici un autre dessinateur de bande dessinée humoristique qui nous fait l'honneur d'adapter sa propre œuvre sur grand écran. Ceci pour notre plus grand plaisir, car, tout comme "Les Beaux Gosses", "Les petits ruisseaux" de Rabaté ne perdent en rien au cinéma, leur capacité à titiller nos zygomatiques.

En effet, "Les petits ruisseaux" s'affiche comme un film sympathiquement drôle, mais aussi foncièrement touchant. Le thème n'est pas banal et rarement mis en scène : la sexualité des personnes du troisième âge, ou plus exactement, le désir, toujours présent, malgré les cicatrices du temps. Daniel Prévost y incarne un petit papi dans toute sa faiblesse, sa solitude et ses doutes, qui songe à un retour aux plaisirs charnels après avoir appris que son meilleur ami (un irrésistible Philippe Nahon) menait une vie sexuelle active. La mort de celui-ci va donc être le déclencheur. Malgré sa timidité et des codes avec lesquels il n'est plus familier, Emile va d'abord s'essayer aux rendez-vous galant, sans réelle assurance. Et Prévost manie la réserve de son personnage avec brio et lui donne une dimension véritablement humaine et sensible.

Malgré une légère perte de rythme lors d'un revirement quelque peu mélancolique, "Les petits ruisseaux" repartent de plus belle lors du road-trip d'Emile à bord de son petit pot de yaourt orange. C'est lorsque le sympathique vieillard parvient à s'insérer dans un groupe de jeunes zonards que le récit en devient savoureusement bucolique et ce, malgré les quelques invraisemblances inhérentes au scénario. Quoi qu'il en soit, cette seconde jeunesse salvatrice et touchante donne du baume au cœur, et on en ressort avec un sourire béat, à l'image d'Emile, lors de son retour aux plaisirs de l'herbe.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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