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PEACE, LOVE AND MISUNDERSTANDING

Un film de Bruce Beresford

Une comédie rafraichissante sur fond de nostalgie

Diane, avocate légèrement coincée sur les bords, décide d’emmener ses deux enfants chez leur grand-mère, hippie et éternelle ado, pour passer quelques jours de vacances. Malheureusement, les retrouvailles sont moins chaleureuses que prévues, notamment en raison de la personnalité délurée de la matriarche…

Bruce Beresford, à qui on doit notamment le multi-récompensé « Miss Daisy et son chauffeur », revient sur le devant de la scène après quelques années de disette ou de nanars (cf « le Contrat »). Pour ce projet, il s’est entouré d’une pléiade d’acteurs confirmés (Catherine Keener, Jeffrey Dean Morgan ou encore l’éternelle Jane Fonda) et de la scène montante du cinéma hollywoodien (Chace Crawford et Elizabeth Olsen), histoire d’être sûr de ne pas rater son énième retour. Si les conflits familiaux ont déjà été traités un nombre incalculable de fois par le cinéma indépendant ces derniers temps, le metteur en scène a opté pour le choix des antagonismes multi-générationnels en confrontant des ados rebelles dont un obsédé de la caméra, une mère conservatrice tirée à quatre épingles, et une grand-mère adepte de diverses drogues. Si l’on ajoute quelques histoires d’amour et un fond de musique des sixties, on obtient la toile de fond sur laquelle les personnages vont évoluer. Et c’est précisément en cela qu’apparaît l’attrait principal du métrage. En effet, en choisissant la ville ô combien célèbre de Woodstock, une nostalgie immédiate imprègne les images et permet à Beresford de jouer avec cet héritage américain. Malheureusement, la question intéressante de la gestion de l’après-festival pour cette petite ville de Province n’est jamais véritablement approfondie et le choix de ce lieu ne devient qu’anecdotique.

Toutefois, plus qu’une simple comédie, le réalisateur s’est évertué à nous offrir au travers de la pellicule un dessein philosophique en effleurant des thèmes tels que l’acceptation de l’autre, la quête éperdue de la jeunesse ou encore la définition du bonheur… Mais comme un mauvais bachelier, s’il introduit convenablement ces thèmes, il omet de les développer, condamnant les personnages à errer au milieu de simples arguties. Le scénario, beaucoup trop basique et caricatural (l’exemple de la déclaration d’amour à la guitare en dit beaucoup…), aurait pu finir de parachever la catastrophe vers laquelle on courait, mais c’était sans compter sur le talent des comédiens. En effet, aussi bien les plus jeunes que les acteurs confirmés, tous rendent une copie parfaite avec une mention spéciale pour Jane Fonda, toujours aussi belle et provocatrice à son âge, et à la jeune Olsen qui, en plus, de prouver qu’être une sœur Olsen ne condamne pas forcément aux séries Z, s’affirme comme l’un des talents les plus purs du moment. Tirant l’ensemble vers le haut, l’alchimie qui se dégage entre eux permet de faire oublier les quelques errances scénaristiques pour nous focaliser sur ses réussites (le ton décomplexé, l’exploitation des images filmées par le jeune ado ou encore la relation grand-mère / petite fille). C’est ainsi qu’à la vision du générique, on se rend compte qu’on a encore le sourire aux lèvres, nous prouvant bien qu’on s’est fait prendre au piège de cette comédie rafraîchissante.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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