Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

PARLE AVEC ELLE

Un film de Pedro Almodóvar

Trois ans après Tout sur ma mère, Almodovar nous livre un film intimiste et émouvant.

Un infirmier veille sur une danseuse dans le coma dont il tombe amoureux. Parallèlement un journaliste tombe amoureux d’une torero qui, blessée lors d’une corrida, se retrouve également dans le coma. Ces quatre destins vont se croiser…

" Tout sur ma mère " s'achevait sur un rideau de théâtre levé sur une scène, Parle avec elle débute sur un levé de rideau, sorte de fil rouge entre les films, symbole de la continuité, qui n'en est pas moins évolutive, de l'œuvre d'un Almodovar qui revient avec un film résolument espagnol alors qu'après le succès de tout sur ma mère, tout le monde l'attendait à hollywood.

Le film est pour le moins surprenant… il se déguste, se savoure comme une truffe enrobée de cacao amer. Passée l'aigreur du chocolat amer, on découvre un fourrage onctueux et succulent. Le générique final nous laisse un arrière goût de perplexité : des destins qui s'entrecroisent de manière assez rocambolesque, une histoire qui semble s'égarer au milieu du film…cette première impression surmontée, le film s'offre enfin à nous, patchwork subtil de musique, de danse, de tauromachie et de film muet (Almodovar a glissé dans le film un magnifique court-métrage en noir et blanc " l'amant qui rétrécit ").

Dans le monde d'Almodovar, les hommes pleurent lorsqu'ils écrasent des couleuvres, les femmes combattent dans les arènes, un homme désire épouser une femme dans le coma alors qu'un autre couple dont la femme est également dans le coma rompt. Au centre de ces histoires, Almodovar dépeint une amitié, celle de ces deux hommes que tout oppose mais qui se rejoignent dans la solitude.

Le film est servi par une galerie d'acteurs peu connus hormis Géraldine Chaplin, toujours plein de grâce : Dario Grandinetti est Marco, un journaliste dont le sensibilité est à fleur de peau, Javier Camara (également à l'affiche de Lucia y el sexo) joue Benigno, un infirmier amoureux, Léonor Watling excelle dans le rôle d'Alicia, sensuelle jeune danseuse dans le coma et Rosario Flores joue Lydia, torero professionnelle, femme forte et volontaire.

Lisbeth LanversEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire