PARENTS D'ÉLÈVES

Un film de Noémie Saglio

Sympathique malgré un cruel manque de crédibilité

Baby-sitter d’un élève de primaire, Vincent se retrouve coincé dans un mensonge après avoir assisté à la réunion de parents d’élèves sur demande de la mère : il passe pour le père du garçon aux yeux de tout le monde, et notamment de la prof de Bart, dont il tombe rapidement sous le charme…

Il existe une très longue tradition de scénarios comiques reposant sur le mensonge et donnant lieu à tout un tas de quiproquos et de situations embarrassantes, régulièrement en association avec des enjeux romantiques. C’était déjà courant durant l’âge d’or du cinéma burlesque, des années 1910 à 1930 (citons "Monte là-dessus !" avec Harold Lloyd). De telles histoires ont besoin d’un choix entre deux pistes possibles : soit intégrer ces mensonges à un environnement réaliste, soit faire tout pour que l’ensemble soit farfelu. C’est là où "Parents d’élèves" pèche : tout en proposant sciemment des situations extraordinaires, le récit semble vouloir exploiter la réalité de l’enseignement (côté profs comme côté parents), mais le quatuor de scénaristes-dialoguistes n’a manifestement pas pris la peine de se renseigner sur le fonctionnement d’une école primaire, tant le film accumule les situations grotesques. Pour ne donner qu’un exemple, l’annonce de la fermeture d’une classe et de la mutation d’une enseignante ne se passe pas du tout comme dans le film ! Si l’on n’y connaît rien ou qu’on se désintéresse totalement de la réalité, cela posera évidement moins de problème, mais dans le cas contraire, on décroche régulièrement – voire on peste !

Malgré tout, le charme des personnages et la drôlerie des répliques compensent les nombreuses maladresses. Si Vincent Dedienne est l’atout majeur du film, "Parents d’élèves" peut compter aussi sur une galerie de personnages secondaires délibérément construits comme des archétypes caricaturaux. Parmi eux, on retiendra le macho réac et grande gueule incarné par Samir Guesmi (notons la cocasserie osée : faire incarner un personnage aux propos parfois racistes par un acteur d’origine algérienne). Malgré les réserves, voilà une comédie assez inoffensive qui peut se montrer drôle et tendre. Si ça peut déjà donner du baume au cœur, c’est déjà pas si mal !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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