Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

PAPILLON

Un film de Michael Noer

Un remake sans imagination

Paris 1931. Henry Charrière dit Papillon est un cambrioleur. Un jour, il est arrêté et accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Condamné à perpétuité, il est envoyé au bagne à Cayenne, en Guyane Française. Dès lors il n’a qu’une idée en tête : s’évader…

Ce "Papillon" version 2018 parvient-il à tirer son épingle du jeu face à son illustre prédécesseur qui était porté par le duo Steve McQueen- Dustin Hoffman et réalisé par Franklin J. Schaffner ?

S’il reprend un certain nombre de scènes de l’original, le film se démarque par l’évolution et la place de certains personnages dans l’intrigue (à ce titre le personnage de Clusiot prend le plus de consistance, et celui de Delga dévoile son côté violent) tout comme la présence de scènes inédites. Ainsi, ce remake nous propose dans son introduction de donner corps à l’arrestation de Papillon et à son histoire d’amour. Cependant, à vouloir être moins long et aller directement sur de l’action, le film perd en suspense et en contemplation (à ce titre la deuxième tentative d’évasion est révélatrice). La mise en scène demeure sans idée, à l’image de la scène de combat à main nue dans le bateau, qui est extrêmement mal filmée et découpée (son éclairage n’arrangeant rien). De plus, l’environnement de l’Amazonie est totalement sous-exploité lors des scènes en extérieur.

Le scénario parvient à bien développer l’amitié entre Delga et Papillon, qui, si elle est au départ de circonstance, devient bien réelle par la suite. Pour ce qui est des interprètes, il est difficile de passer après Steve McQueen pour Charlie Hunnam, mais sa prestation est plutôt bonne, tout comme celle de son comparse d’infortune Rami Malek (qu’on verra prochainement dans le rôle de Freddy Mercury dans "Bohemian Rhapsody"). Malheureusement, ce "Papillon" souffre de la comparaison avec son illustre aîné, et ne parvient quasiment jamais à rivaliser avec celui-ci. Toutefois si vous n’avez jamais vu l’original, le long métrage de Michael Noer reste un divertissement convenable porté par un bon duo d’acteurs, dont un Charlie Hunnam plutôt charismatique.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire