OPÉRATION BEYROUTH

Un film de Brad Anderson

Un négociateur à Beyrouth

Liban 1972. Mason Skiles est un diplomate américain vivant à Beyrouth avec sa femme et Karim, un jeune Palestinien orphelin de 13 ans qu’ils ont adopté. Lors d’une réception, des terroristes font irruption, la femme de Mason est tuée et Karim est enlevé. Dix ans plus tard, alors qu’il est revenu aux Etats-Unis, Mason est contacté par la CIA : l’un de leur agent a été enlevé à Beyrouth et les ravisseurs l’exigent comme unique négociateur…

Avec "Opération Beyrouth", nous voilà plongés dans le Liban de 1982, frappé par la guerre civile. Véritable cité devenue un amas de ruines où le danger guette à chaque coin de rue, Beyrouth est un milieu hostile dans lequel naviguent milices religieuses, agents secrets israéliens et américains. Cependant, le scénario évite de tomber dans une explication géopolitique trop complexe de la situation mais peut-être est-ce une volonté scénaristique pour que l’on en sache autant que le héros. Le problème est que cette question est malgré tout trop vite expédiée. Ainsi, on peut se retrouver perdu entre les différentes motivations des protagonistes.

Il manque peut-être à ce film, un véritable moment de tension. Ainsi, même si elle demeure présente on ne ressent pas celle qui règne en ville (si ce n’est par l’évocation d’attaques à la bombe ou la présence de nombreux groupes armés). Enfin certains rebondissements paraissent un peu faciles comme la révélation du chef de groupe ayant enlevé l’agent secret. Et le scénario dans ses péripéties reste la plupart du temps dans un air de déjà-vu et ne nous surprend que rarement. La réalisation de Brad Anderson reste quant à elle plutôt sobre mais ne transcende pas le sujet et les rares scènes d’actions restent lisibles. L’une d’entre elles s’avère en revanche totalement inattendue et rend compte d’un danger perpétuellement présent.

Le film est porté par un Jon Hamm au jeu solide et au lever de coude important (comme son personnage de Don Drapper dans la série Mad Men). Il forme un duo de bonne facture avec une Rosamund Pike convaincante. Néanmoins hormis le personnage de Mason Skiles, le reste des protagonistes ainsi que leurs relations sont trop peu brossées, à l’image du personnage de Karim. On notera également une brève apparition de Leila Bekhti dans le rôle de l’épouse du personnage joué par Jon Hamm.

Avec "Opération Beyrouth", Brad Anderson réalise un solide thriller d’espionnage qui, s’il s’avère un peu brouillon et ne constitue pas une révolution du genre, peut s’appuyer sur un casting solide afin de proposer un divertissement de qualité.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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