ONLY ON EARTH

Un film de Robin Petré

Terres sauvages sous pression

Au nord ouest du Portugal, dans la région de Galice, en Espagne, les forêts de forêt sont devenus monnaie courante avec le dérèglement climatique. Les arrêter est une gageure, protéger la faune et notamment des hordes de chevaux sauvages, en est une autre…

Tourné autour du village de O Rosal en Galice, "Only on Earth", documentaire espagnol passé par la section Génération Kplus du Festival de Berlin 2025, est une œuvre particulière, où les sensations prévalent face à toute réelle explication. Pas de voix-off ici ou de commentaire, à peine quelques personnages servant de fil rouge à ce récit d’incendies galopant (ils peuvent dévorer jusqu’à 8000 hectares par heure), pouvant apparaître soudainement et menacer la vie des habitants comme des chevaux sauvages qui parcourent les terres. On suivra donc en partie une vétérinaire et un garde forestier, semblant comme ballottés d’un lieu à l’autre, a moitié déboussolés, comme les habitants qui ne comprennent pas la véritable situation, le film parvient à dresser un état des lieux alarmant.

Entrecoupée de discussion via cibi ou d’extraits de bulletins d'infos radios, la mise en scène met l’accent sur le bruit angoissant du feu. Le film débute d’ailleurs sur un écran noir, avec crépitements, avant de présenter un ciel jaune, envahi de fumée, et reviendra sur le bruit énorme des éoliennes ceinturées de fumée, ou celui des survols de Canadairs et hélicoptères lâchant de l’eau. Il aligne aussi les images marquantes et souvent poétiques, d’immenses flammes traversant une route, d’engins déblayant afin de créer des zones coupe-feu, de sol qui fume, ou de soleil transparaissant dans une sorte de brume épaisse… Progressivement hypnotique, "Only on Earth" aurait sans doute mérité quelques commentaires, tout au moins en format de cartons, pour donner à comprendre toute l’ampleur de la catastrophe, ainsi que mieux capter le rôle de ces fameux chevaux, figures récurrentes du documentaire et potentielles victimes, comme l’Homme, d’un changement climatique qui est provoqué surtout ailleurs.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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