ONE OF THEM DAYS

Un film de Lawrence Lamont

Un jour sans fin

Dreux et Alyssa sont des meilleures amies dont les fins de mois sont souvent difficiles. Alors lorsqu’elles découvrent que le petit ami d’Alyssa a dilapidé l’argent du loyer, c’est le début d’une course aussi effrénée que déjantée pour éviter l’expulsion…

Fraîchement trentenaire, Keke Palmer est une véritable star aux États-Unis. Si de ce côté de l’Atlantique, elle est encore principalement connue pour ses rôles dans ''Nope'' de Jordan Peele et la série ''Scream Queens'', la chanteuse et actrice est également une présentatrice de télévision très populaire, à la tête de son propre talk-show. La voir faire équipe avec SZA, récemment aperçue au concert de la mi-temps du Superbowl, était ainsi plein de promesses, d’autant plus à la lecture du pitch : deux meilleures amies se retrouvent dans une course contre-la-montre complètement barrée pour trouver l’argent du loyer. À l’image des œuvres de Tyler Perry, le film de Lawrence Lamont cherche avant tout à séduire la communauté afro-américaine, en esquissant une intrigue multi-référencée calibrée pour ce public. Problème : par définition, ce type de projet s’exporte très mal…

Dès les premières minutes, probablement la faute à des clins d’œil qui nous échappent, le métrage semble immédiatement patiner. Pourtant, les deux protagonistes n’ont pas peur de crier, de gesticuler dans tous le sens, mais toute cette agitation ne suffit pas à cacher la (très) fine épaisseur d’un scénario plus invraisemblable que rocambolesque. Et c’est bien là le principal problème de ''One of Them Days'' ; à force de voir les héroïnes multiplier les décisions complètement irrationnelles, il devient difficile de s’attacher à elles. Si les mauvais choix sont bien souvent l’apanage des personnages de buddy movies, leurs conséquences et les situations qui s’ensuivent doivent créer un décalage humoristique entre le chemin du bon sens et la voie arpentée à l’écran. Ici, les gags ne trouveront jamais leur cible, précisément parce que cette pseudo-comédie se construit comme une succession de saynètes, à l’image de clips TikTok, dont la résolution est complètement ignorée.

Lorgnant du côté du cartoon, ''One of Them Days'' n’est qu’une mauvaise fable, frôlant ses thématiques sociales pour se concentrer sur des punchlines pas dignes de la bouche d’une artiste de talent comme SZA. Outrancier et faussement rythmé, le film est un bon rappel de la complexité à filmer un « bordel cinématographique ». Car si ce chaos n’est pas un minimum organisé, il ne s’incarne que dans une forme excluante et redondante de sketchs braillards, condamnant les spectateurs à subir plutôt qu’à se divertir. Sur ce coup, la souffrance est au rendez-vous…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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