ON THE GO
Un OVNI pas totalement convaincant
Milagros récupère avec sa Chevrolet décapotable son ami Jonathan, homosexuel, alors que celui-ci vient d’incendier une boîte de nuit. En route, ils croisent une étrange jeune femme aux traits asiatique avec pour seuls vêtements des coquillages sur les seins et sur le sexe. Affirmant qu’elle est une sirène, ils acceptent de l’emmener jusqu’à la mer…

Pas facile d'entrer dans le film "On the Go", présenté au Festival de Locarno, et faisant depuis quelques temps le tour des festivals LGBT. Le début du film intrigue, avec notamment deux affirmations en voix-off. Celle de Milagros d'abord, se disant que « quand il aura 10 ans, j'aurai 48 ans ». Celle de son ami Jonathan ensuite, qui se dit que « quand j'avais 10 ans, il en avait 64 ». On comprendra peu à peu que chacun s'interroge sur les difficultés liés à la différence d'âge : celui en Milagros et son potentiel enfant, celui de Jonathan avec l'ancien qu'il essaye d'oublier dans les bras d'autres, grâce à une application de rencontre.
Mais le film est globalement plus une réflexion, d'un côté sur la maternité, de l'autre sur la persistance de l'amour, même une fois le cœur arraché (le vieil homme que Jonthan fuit dissèque d'ailleurs un poisson, que l'on voit ensuite continuer à battre dans l'eau. Dans un format carré, le film, très artisanal, nous perd un peu entre cauchemars, visions, et leurs portées symboliques (comme le récurrent colombier que cherche à atteindre Milagros, métaphore un peu lourde de sa grossesse à venir ou l'usage de la couronne de la fertilité...). Certains tics de mise en scène agacent aussi, comme de brefs et récurrents arrêts sur image, ou les visions liés aux lunettes. Heureusement les deux interprètes principaux assurent plutôt bien, et un petit humour de fond vient irriguer un ensemble assez abscons (le dialogue sur les vertus de la fellation au thé, le passage en terrasse sur le choix du petit déjeuner à l'espagnole...).
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur