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NURSE

Un p'tit coup de scalpel en tenue légère ?

Le jour, Abigail Russell est une belle et talentueuse infirmière qui fait consciencieusement son travail, mais la nuit, elle se transforme en tueuse psychopathe qui fait le tour des night-clubs pour se venger de tous les hommes infidèles qu’elle rencontre. Sa seule amie reste Danni, une infirmière débutante et sensible. Une amitié qui va dériver peu à peu vers l’obsession…

Sortie en DVD et Blu-ray le 18 juin 2014

Trop d’affiches mensongères ont pris l’infâme manie de tromper leur spectateur sur le film qu’elles étaient censées lui vendre. Dans le cas de "Nurse", aucun souci à avoir : la promotion américaine du film, entièrement centrée sur la mise en valeur de la plastique de Paz de la Huerta, que ce soit assise à califourchon sur une grosse seringue (et en petite tenue) ou recouverte de sang (et entièrement nue), ne constitue en rien une fausse publicité. Très sexy et très sanglant, le film le sera jusqu’au bout. On voit mal comment il aurait pu en être autrement au vu du passif de cette actrice très spéciale, aujourd’hui réputée pour son caractère borderline (qui a récemment fait son effet sur le plateau de la série "Boardwalk Empire") et une propension assez folle à l’exhibitionnisme, comme en témoignent ses excellentes prestations chez Gaspar Noé ("Enter the Void") ou Jim Jarmusch ("The Limits of Control"). Et du coup, si l’on prend plaisir à regarder cet énième film d’horreur sorti directement en DVD et Blu-ray, c’est uniquement pour elle et pour rien d’autre, histoire de la voir jouer les infirmières perverses qui roule des fesses et des mécaniques tout en massacrant une bonne demi-douzaine d’hommes infidèles à coups de scalpel ou de seringue.

Même avec une actrice doté d’un tel sex-appeal et un tsunami de plans façon « couverture de Hustler » qui justifient à eux seuls l’achat du Blu-ray, on pourra regretter le manque total d’intérêt que représente l’ajout du relief 3D, lequel ne trouve sa place que dans deux ou trois scènes. On pourra aussi s’effarer de la dimension schizo du projet, conçu comme un film de serial-killer sans chromosome Y qui joue à fond la flatterie des bas instincts de son audience tout en lui réchauffant par derrière les restes de "Liaison fatale", avec l’éternel couplet sur l’adultère qui entraîne le châtiment et tout le tralala.

Toutefois, c’est précisément ce claquage insensé entre deux partis pris opposés qui nous pousse à ranger toute analyse critique au placard et à prendre le film pour ce qu’il est avant tout : ni plus ni moins qu’un plat horrifique destiné aux érotomanes, qui met le paquet sur les épices (surtout le gore et le sexe) tout en reléguant son intrigue au statut de trou normand. Car on se fiche à peu près autant de l’intrigue que du carton d’introduction (il paraîtrait que le milieu médical génère plus de meurtres et de serial-killers que dans n’importe quelle autre profession), emporté que l’on est dans une juxtaposition de scènes émoustillantes et/ou sanglantes, très habilement cadrées et découpées par Douglas Aarniokoski, un tâcheron que l’on savait pourtant capable du passable ("The Day") comme du minable ("Highlander Endgame"). Au final, le film tient ses promesses, et c’est tout ce qui compte.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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