NOUVELLE VAGUE

Un film de Richard Linklater

Il était une fois Godard et ses potes

Synopsis du film

Alors que tous ses amis ont déjà eu leur chance de passer derrière la caméra, Jean-Luc Godard attend toujours son tour. L’opportunité va bientôt se présenter, et le voilà embarqué dans le tournage d’ »À bout de souffle »…

Critique du film NOUVELLE VAGUE

En France, le cinéma est sacré. Et parmi ses périodes les plus glorieuses de sa courte histoire, la Nouvelle vague est probablement celle qui continue le plus à fasciner et à inspirer les nouveaux réalisateurs. Forcément, observer un américain s’intéresser à ce mouvement, qui plus est par le prisme de la comédie, pouvait inquiéter voire en irriter certains. Et au vu du résultat, ce sera probablement le cas. Parce que le film de Richard Linklater est tout sauf un film de la Nouvelle vague. C’est un pur divertissement sur ceux qui la faisaient, insufflant à son œuvre un vent de fraîcheur et de liberté, comme ses prédécesseurs avaient pu le faire à leur époque, mais ne cherchant aucunement à les imiter ou à prolonger leurs métrages.

Dans la même veine que ''Le Redoutable'' de Michel Hazanavicius, ''Nouvelle vague'' s’amuse de la personnalité excentrique de Jean-Luc Godard, négligeant ici complètement l’aspect intime pour se concentrer sur le tournage d’''À bout de souffle''. Avec Zoey Deutch en Jean Saberg et une troupe d’acteurs peu connus (mais physiquement très proches de leurs modèles), Richard Linklater s’éclate à recréer les quelques jours rocambolesques qui ont amené à l’un des films les plus importants, comme le rappelle le carton de fin - qui a agacé de nombreuses personnes sur la Croisette. Mais malgré ce que le microcosme du Cinéma peut laisser penser, tout le monde ne connaît pas Godard et Belmondo, encore moins chez les plus jeunes, encore moins en dehors de nos frontières…

Jouissif et savoureux, le métrage est un hommage appuyé à tout un tas de metteurs en scène que Richard Linklater semble sincèrement aimer, jouant à multiplier les courtes apparitions, soulignant l’extraordinaireté de ces quelques années où le nombre de premiers films a littéralement explosé, créant un milieu d’artistes devenus amis, où l’un était toujours prêt à donner un coup de main à l’autre. De ce moment réjouissant pour les cinéphiles (dont l’un des jeux depuis est de repérer ses différentes collaborations fortuites), le réalisateur en tire une ode vibrante à la liberté créative, tout en assurant une comédie efficace et rythmée, où les répliques s’accumulent sans jamais ennuyer le spectateur. « Faire un film, c’est faire la Révolution » aimait répéter Jean-Luc Godard. Si ce ''Nouvelle vague'' n’est pas révolutionnaire, il est un portrait réalisé avec amour, pop et galvanisant d’une figure du 7ème Art. Sa place en compétition officielle à Cannes n’est pas le simple fruit de son sujet.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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