MY MOTHER'S WEDDING

Un quadruple portrait, inégal mais touchant

Synopsis du film

Victoria est une star de cinéma. Un soir, invitée dans un late show, elle doit confirmer l’histoire de sa famille, la mort de son père, pilote de chasse, puis la disparition de son meilleur ami, également pilote, qui avait entre temps épousé sa mère. Regardant l’émission, ses deux sœurs, Katherine, du premier père, et Georgina du second, sont ulcérées. Mais le lendemain toutes les trois se retrouvent dans la maison de leur mère, Diana, sur le point de se marier pour la troisième fois, cette fois avec Geoff. C’est la veille du mariage, mais chacune doit aussi gérer ses enfants, ainsi que ses problèmes personnels avec son conjoint ou possible partenaire…

Critique du film MY MOTHER'S WEDDING

"My Mother’s Wedding", premier long, écrit et réalisé par l’actrice Kristin Scott Thomas (révélée justement dans d'autres histoires d'union, avec "4 Mariages et un enterrement", et vue depuis dans nombreux succès tels que "Elle s’appelait Sarah", "Il y a longtemps que je t’aime", "L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux" ou "Le Patient Anglais") fut le film d’ouverture du dernier Festival de Dinard, lieu où en tant que présidente du jury il y a 28 ans, elle avait primé "The Full Monty" de Peter Cattaneo. Chronique familiale, dédiée à ses deux pères à elle, dans le RAF (Royal Air Force), le film s’articule surtout autour des personnages de trois filles, dans leur rapport aux pères disparus (elles se retrouvent dans une maison chargée de souvenirs), mais aussi à leurs conjoints respectifs, Jeremy pour Georgina (l’infirmière), potentiel infidèle, Le Grand Fromage pour Victoria (l’actrice), Français ultra friqué qui lui court après, et Jack, pour Katherine (l’ainée et capitaine dans la Marine).

Disposant d'une photographie léchée et d'une belle représentation des souvenirs en animation (du fusain peigné...), le film souffre cependant de touches de comédie parfois maladroites, incluant notamment l'enquête sur l'infidélité potentielle de Jeremy, le conjoint de Georgina, dont la révélation de la perversion tombe à plat dans sa présentation comme une farce. Heureusement le personnage incongru du détective, s'avère lui plutôt distrayant, même s'il aurait pu être plus développé. Dans le même registre on a l'impression que le film veut cocher un certain nombre de cases concernant la composition de la société britannique actuelle, entre belle mère indienne (ou pakistanaise) et conjointe féminine. Car le film colporte à ce moment-là maladroitement certains clichés : la militaire est forcément la lesbienne de la famille (pourquoi pas l'infirmière ?).

Reste une prestation solide de l'ensemble du quatuor d'actrices, malgré un petit bémol du côté de Scarlett Johansson qui surjoue l'inquiétude, sans doute car devant introduire les flash-back sur les moments heureux avec les pères. Kristin Scott Thomas, quant à elle, se donne assurément le plus beau rôle, avec les meilleurs dialogues, notamment dans une scène sur les tombes des deux pères, particulièrement juste et émouvante. Enfin, Thibault de Montalembert fait une apparition remarquée, un Français riche et présomptueux, mais néanmoins charmant. Au final, "My Mother's Wedding", au-delà des tensions classiques internes à une sororité ou entre des filles et leur mère, est un film qui invite à aller de l'avant, malgré les drames familiaux, et qui parvient à transmettre une jolie émotion.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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