MOON

Un film de Duncan Jones

2010 : a space oditty

Sam Bell est un astronaute en mission solitaire sur la lune pour gérer l’extraction d’un minerai extrêmement utile à notre vie quotidienne. Sa mission de 3 ans touche à sa fin et il s’apprête à rentrer sur Terre…

Il est de ces petits films dont on entend parler, sur lesquels on lit quelques lignes dans un magazine ou sur le net et qui nous donnent envie, nous attirent, sans vraiment savoir pourquoi. Des films qui ne sont pas sur-médiatisés mais qui possèdent avant même leur diffusion une certaine aura. « Moon » de Duncan Jones en fait partie. Sorti il y a un an environ outre-manche (et déjà disponible au rayon des soldes Blu-Ray), cette pellicule SF est fantastique dans tous les sens du terme. Porté par un Sam Rockwell qui prouve enfin qu’il est un très bon acteur (même si on le savait déjà depuis « La Ligne Verte »), capable d’absorber l’attention du spectateur, de le captiver dans son « one man show » lunaire débordant de charisme et de sensibilité. Le film est avant tout une histoire d’ « Homme » plus que de machines et d’avancée technologique sans âme, bien que la SF nous ait prouvée plusieurs fois que certaines de nos créations pouvaient être bien plus humaines que nous.

Il est de ces petits films qui s’inspirent de leurs « pères » sans pour autant les piller, tout en les respectant avec la plus grande retenue. « Moon » en fait parti. L’espace est infini, mais le sujet possède déjà un grand nombre de chefs-d’œuvre. Oui, on pense beaucoup à « 2001 L’Odyssée de l’espace » pour le robot glacial et oppressant (doublé dans la V.O. par un Kevin Spacey « monolithique ») et à « Blade Runner » pour son lyrisme et sa représentation de la volonté de vivre et l’universalité commune face à la mort. Mais Duncan Jones s’en inspire plus pour véhiculer des idées et des sentiments, plutôt que pour se reposer sur des ressentis filmiques déjà acquis par le spectateur. Duncan Jones est un « fils de », et son père, bien que n’étant pas cinéaste, a lui aussi réussi à créer une œuvre spatiale d’une force et d’une profondeur dont on se souviendra longtemps et dont l’impact émotionnel marchera à chaque fois : « Moon » pour le fils, « The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars » pour le père, David Bowie.

Il est de ces petits films qui deviennent de grands films. « Moon » en fait partie.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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