MONSTER ON A PLANE
Un doublage renforçant l’absurdité du scénario
Un savant embarque sur un vol commercial très peu fréquenté, avec dans sa valise une créature récupérée sur l’Ile de la langue des sirènes. À terre les flics arrivent toutes sirènes dehors pour tenter d’empêcher le décollage de ce vol qui reliera Hambourg. Mais le vol décolle, avec à son bord l’équipage, un professeur d’université et ses élèves, un vieux-beau dragueur, un chanteur connu et son garde du corps. Et après des turbulences liées à un orage, la créature s’échappe de la valise…
Sortie directe en SVOD sur Ciné+ OCS
Les films présentés en seance de « minuit » au Festival de l’Alpe d’Huez sont généralement sélectionnés pour leur caractère décalé voire parodique, mêlant dans un esprit nanar horreur et humour. "Monster on a plane", rebaptisé en français "Y-a-t-il un monstre dans l’avion ?", en référence aux fameux "Y-a-t-il..." des ZAZ (Zucker Abraham Zucker), et probablement à cause des cheveux blancs de son pilote, n’échappe pas à la règle, affichant un esprit parodique au départ réjouissant, renforcé par un doublage appuyé qui souligne le ridicule autant des dialogues que de personnages caricaturaux au possible. Il faut dire qu’ici les hôtesses de l’air sont particulièrement superficielles, le copilote porte sa libido en bandoulière, le professeur d'université joue les clients imbuvables, et le savant est lui... totalement illogique dans ses choix et son comportement.
Alors quand commence le massacre avec une morsure de ceux qui baisent dans les toilettes, on se demande bien comment tout cela va évoluer. Et malheureusement non seulement les rebondissements ne sont pas légion, mais les explications, égrenées au fil de la découverte d’hallucinations et d’une cargaison de plantes qui fument (sic), finissent par être noyées dans l’alignement systématique des meurtres sans surprise de la fameuse créature qui évoque en effet en termes de design celles de la saga "Critters". La tentative d’ajouter un pseudo suspense avec la présence à bord d’un homme dangereux (oui mais lequel ?) n’aide pas à donner un regain d’intérêt à cette intrigue criante d’absence de moyens (on est sur un 747, mais il n’y a qu’une quinzaine de passagers à bord, l’avant ou l’arrière étant étrangement réduits en distance par rapport aux plans extérieurs de l’avion.
Même la transition du monstre de sa taille initiale vers une taille humaine, en ombres Chinoises, est carrément ratée. Alors heureusement on pourra rire un peu face à quelques dialogues ahurissants, évoquant les pets et les glandes anales de la créature, le méchant gouvernement qui interdit certaines expériences, les notations sur Google, face à la manière d’accéder à une boite à fusibles, ou encore face à quelques effets gores liés aux morsures de la créature (voir l'introduction dans la forêt de l'île...). L’ensemble reste tout de même assez indigeste, car à la fois décousu, mal construit et dans une exagération qui n’a ni queue ni tête.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur