MON BEAU SAPIN
Cinq histoires pour nous réchauffer
Un sapin qui grandit et abrite les animaux, un sapin qui prend feu, deux oiseaux vivant sur le même arbre qui tentent de s’approprier un cadeau, un lapin déguisé en petite fille qui essaye d’échapper au loup, un cactus qui veut obtenir son diplôme de sapin de Noël…
En cette période pré-vacances de Noël, les Films du Whippet nous proposent un recueil de 5 courts métrages d’animation venus principalement de Russie (mais également de Corée du sud et d’Uruguay), partageant plusieurs éléments ou concepts : sapin et forêt, mais aussi cadeau, partage et entraide. S’ouvrant sur une comptine intitulée "Mon beau sapin" de Sergey Merinov (2016, Russie, 4 mn), portée par un chant classique russe (« La forêt qui élève un arbre de Noël »), le recueil se clôturera avec la même chanson, en mode karaoké, lors d’un chaleureux générique de fin. Dans ce court métrage élégant, tourné en stop motion à base de personnages en pâte à modeler animée à plat, on suit un petit sapin en pleurs dans sa croissance, protégeant peu à peu les animaux de la forêt, d’un lapin avec un nœud dans les cheveux à un ourson vêtu d’un bonnet.
Suit "Au feu, le sapin !" de Jeon Seung-bae (2023, Corée du Sud, 9 mn), également en stop motion et sans paroles, avec comme personnage principal une maman pile, en feutre, qui tâche de faire fonctionner au mieux les objets de la maison (pistolets à bulles de savon…), comme de l’école (thermomètre…). Une charmante histoire de mère protectrice, qui va notamment lutter pour éteindre un sapin en feu, en tentant d’atteindre l’alarme située au plafond. Troisième segment, "Le Cadeau" d'Alfredo Soderguit (2021, Uruguay, 3 mn) est un délice de drôlerie, mêlant stop motion et dessin traditionnel. Il met en scène deux petits oiseaux, un blanc et un noir, vivant sur le même arbre aux branches régulières et droites, et qui chacun dans son trou, va se mettre à rêver. L’arrivée de Noël et d’un unique cadeau, va les voir s’affronter avec malice pour tenter de s’accaparer le cadeau. Un affrontement que seul le contenu du cadeau saura transformer en une collaboration utile, dans un joli twist final.
S’ensuit un film en animation traditionnelle avec des dessins au crayon, ornés de blanc, "Mon beau lapin" d'Oktyabrina Potapova (2013, Russie, 7 mn), qui met en scène un grand-père qui déguise un petit lapin frigorifié en sa petite fille, afin qu’il puisse échapper au loup. Tiré du conte pour enfants de l’écrivaine Nina Gernet, ce film dispose d’un certain charme graphique, mais pâtit d’une fin qui n’est pas des plus limpides, même si elle convoque la notion de générosité tout en brisant un peu les clichés sur les loups. Enfin, le film le plus amusant et tendre vient clore l’ensemble. "L’École des sapins" d'Anastasia Makhlina (2022, Russie, 8 mn) explique comment un père Noël devenu professeur, secondé d’un bonhomme de neige, fait la classe aux sapins afin de leur donner leurs diplômes de sapin de Noël. Portrait en stop motion avec des personnages en feutre, d’un petit cactus peinant à rivaliser en termes de couleur, de taille ou autre, le film s’avère une parfaite conclusion, mettant en avant les notions de différence et d’entraide. En bref, cinq courts métrages majoritairement en stop motion, qui feront autant marcher l’imaginaire des plus petits, qu’ils leurs réchaufferont le cœur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur