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MOI, TONYA

Un film de Craig Gillespie

Un biopic survitaminé aux multiples nuances

À quelques mois des Jeux Olympiques, la prometteuse Nancy Kerrigan est sauvagement agressée. Alors que l’Amérique est choquée par cet évènement, rapidement, les soupçons se portent vers l’entourage d’une autre patineuse professionnelle, Tonya Harding…

De ce côté de l’Atlantique, à part les aficionados du patinage artistique, peu sont ceux qui ont déjà entendu parler de Tonya Harding. Personnage ultramédiatisé aux États-Unis, elle est principalement connue pour un évènement s’étant déroulé en dehors de la patinoire. En 1994, alors qu’elle est en compétition avec la prometteuse Nancy Kerrigan pour une place dans l’équipe américaine aux Jeux Olympiques, cette dernière est sauvagement agressée. Rapidement, les soupçons se portent vers l’entourage de Tonya, l’opinion publique l’érige en coupable, les articles se déchaînant contre cette gamine de Portland dont les frasques et le franc parler faisaient les choux gras de la presse à scandales. Soit une image peu compatible avec le milieu professionnel du patin à glace, où les strasses des jupettes sont censées être les seuls traits d’originalité de ces athlètes.

Plus que cet épisode, le réalisateur a décidé de retracer la trajectoire de la future championne en s’amusant avec les fils de son parcours. Interview face caméra, rupture du quatrième mur, personnages secondaires loufoques, et bande son pop eighties sont autant d’ingrédients qui permettent à ce biopic énergique de dynamiser son récit. Récréatif et réjouissant, "Moi, Tonya" alterne entre des pures séquences de comédie, avec une bonne dose d’humour noir et corrosif, et des moments plus dramatiques, symboles d’une enfance marquée par un père absent et une mère brutale, violence retrouvée dans les bras d’un mari peu attentionné.

Ultra-rythmé, le film est un savant mélange de tonalités, tout en n’oubliant pas d’immortaliser certaines séquences sportives de haute voltige. Drôle, politiquement incorrect, et gentiment déjanté, le métrage permet également de rappeler l’immense talent d’Allison Janney (C.J. Cregg dans "À la maison blanche"), époustouflante dans le rôle de la mère. Et comme tout le reste du casting est au diapason, cette petite pépite délurée s’impose définitivement comme l’une des excellentes surprises de ce début d’année.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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