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MJOLK, LA GUERRE DU LAIT

Une chronique rurale frôlant le thriller

Éleveur, Reynir est pressé par sa femme, consciente de leurs dettes, de se fournir en engrais ailleurs qu’auprès de la coopérative locale, qui pratique des prix élevés. Mais alors qu’il revient d’un rendez-vous avec ces derniers, celui-ci est retrouvé mort, son camion ayant fait une sortie de route. Après un temps d’abattement, sa femme décide de reprendre les rennes de l’exploitation, mais elle n’est pas au bout de ses surprises…

Mjolk, la guerre du lait film image

Après le très efficace "Béliers", c’est à une nouvelle chronique rurale que l’islandais Grímur Hákonarson nous invite à assister. Après quelques scènes d’installation des personnages, permettant de présenter une communauté de producteurs laitiers et les dirigeants de la coopérative du comté, c’est à partir d’une ellipse qu’il va construire le reste du récit. Esquissant oralement les menaces qui pèsent sur les exploitants se fournissant en dehors de la coop, il nous montre d’abord Reynir, de nuit au volant, avant de nous laisser accompagner sa femme à la morgue, pour reconnaître le corps. De quoi installer bon nombre d’interrogations, sur l’origine de l’accident qui aura causé sa mort.

À partir de là, le récit prend la forme d’une quête vengeresse, le personnage féminin central parvenant à survivre dans l’action et dans l’objectif de dénonciation du caractère mafieux du fonctionnement de la coopérative. Des cadres posés, saisissant la présence d’un inquiétant véhicule au second plan, aux attitudes agressives des connaissances de toujours, c’est une ambiance tendue que le metteur en scène installe. Et grâce à une formidable interprète, Arndís Hrönn Egilsdóttir, ce sont des ressorts d’un combat à la David contre Goliath, sur fond de justice sociale, que son scénario développe avec efficacité. Alors que le climat s’adoucit avec la sortie de l’hiver, c’est l’espoir d’une renaissance professionnelle comme personnelle qu’elle incarne à merveille, provoquant au passage une belle émotion.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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