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MAX LA MENACE

Un film de Peter Segal

Farce inégale

Un analyste extrêmement brillant qui livre des rapports interminables espère avoir passé avec brio l’examen lui permettant de devenir agent de terrain. Cette promotion lui est cependant refusée par son chef, qui dit avoir trop besoin de lui à son poste. Mais lorsque le quartier général est attaqué, sa bravoure maladroite et la disparition d’un autre agent, lui permettent de prendre du galon…

Inspiré de la série télé du même nom, « Max la menace » est, on peut le dire, une sorte d'Austin Powers en moins kitsch et graveleux. Le film commence finalement assez mal, avec une accumulation de détails sensés évoquer les films d'espionnage façon James Bond: couloirs interminables, portes sécurisées, cabine téléphonique qui sert de passage secret, gadgets en tous genres (mouche robot)... l'accumulation fait à peine sourire. Puis, grâce à un Steve Carrell survolté et à un scénario se moquant ouvertement de la CIA et du FBI, le film se révèle une véritable comédie, aux scènes certes inégales, mais aux clichés parfois savoureux et aux scènes de bravoures surprenantes.

Steve Carrell (« 40 ans toujours puceau ») s'en donne donc à coeur joie en grand gamin qui prend son rôle d'agent au sérieux (il répète les phrases des autres, s'adonne à des pitreries, ou piétine de joie...), tout en faisant preuve d'une incompétence de façade. Sa maladresse amuse lorsque par exemple il avale la fléchette empoisonnée au lieu de l'expulser ou qu'il se fait passer pour un serviteur sourd et muet, et les digressions en images sur son passé de « gros » font mouche à chaque fois.

Mais c'est dans d'improbables moments que réside l'intérêt du film. Les scènes cultes s'alignent lors de la mission principale du coupe Hathaway / Carrell, avec une scène de danse endiablée, des dialogues secrets codés autour d'un muffin ou encore des dissertations sur le rajeunissement et l'improbable changement de physique de l'agent féminin. La peinture des services secrets est également alléchante, avec un agent recasé qui torture des employés de bureau à coups d'agraffeuse, un Bill Murray dépressif déguisé en arbre. Le summum est atteint lorsque la critique s'étend au monde politique (voir James Caan en président qui lit un livre pour enfant) ou à celui d'Hollywood (Terence Stamp qui déplore cyniquement qu'en visant L.A. avec le missile, on devra se passer des « opinions politiques brillantes et éclairées » des acteurs. C'est chose dite.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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