MATERIALISTS

L’Amour en trois temps
Synopsis du film
Bien que cela soit sa profession, Lucy a du mal à gérer ses propres relations sentimentales. Et c’est ainsi que cette matchmakeuse new-yorkaise se retrouve embarquée dans un triangle amoureux. Entre le nouveau parfait amant et l’ex tout sauf idéal, le choix sera plus complexe que ne le laissent penser les apparences…

Critique du film MATERIALISTS
Fermez les yeux. Imaginez un trio composé d’acteurs parmi les plus sexy d’Hollywood. Dakota Johnson, Pedro Pascal, Chris Evans, réunis dans le même film. Maintenant, songeons à une cinéaste pour les diriger, une dont le premier métrage a ébloui les cinéphiles des quatre coins du globe. Celine Song, réalisatrice du sublime "Past Lives" rentre dans la boucle. Enfin, si jamais on veut encore fait monter la hype, on peut ajouter à la production le studio le plus à la mode, A24. Ceci n’est pas un rêve mais bien "Materialists", une œuvre attendue sur nos écrans dès le 2 juillet. Et si son précédent projet traitait d’un faux triangle amoureux, cette fois, Celine Song y plonge pleinement, s’attaquant à ce postulat ô combien cinématographique en en reprenant tous les codes et les contours scénaristiques qui en esquissent sa plus pure tradition.
Dakota Johnson est Lucy, une entremetteuse professionnelle. Pour elle, l’amour n’est pas une question de sentiments, mais une histoire de mathématiques. Il suffit de cocher des cases et faire se rencontrer ceux qui ont le plus d’affinités en commun. Simple. Basique. Efficace. Oui mais lorsqu’elle rencontre un riche courtier a priori parfait, ses théories se retrouvent chamboulées par la pratique, encore plus lorsque son ex légèrement looser sur les bords revient dans le paysage. Tous les ingrédients de la comédie romantique sont là : la jeune femme un peu perdue, le prétendant impeccable, peut-être trop, le challenger qui se révèle nettement plus profond que son apparente décontraction et ses mauvais choix. Comme souvent dans ce type de plaisirs pop-corn, l’enjeu n’est pas tant dans la résolution que dans les nombreuses péripéties qui amèneront la protagoniste à prendre la bonne décision, pour nous offrir un happy end empli de guimauves, comme on les aime.
À ce titre, "Materialists" est un modèle du genre. La mécanique est indéniablement maîtrisée, les références ont été digérées pour nous offrir une énième variation d’une relation triangulaire sans la désagréable impression de déjà-vu. Cela est notamment dû au talent des comédiens, mais surtout à la mise en scène toujours aussi brillante de Celine Song. Chaque décor raconte un élément de l’intrigue, chaque mouvement de caméra (travelling, zoom, à l’épaule) vient souligner l’état émotionnel des personnages. Celle qui est également dramaturge est une virtuose de l’image, peu importe la tonalité et la prétendue banalité de ce qu’elle dépeint. De par la qualité de ses dialogues, elle apporte même une véritable réflexion passionnante sur les rapports sentimentaux contemporains, rendant l’ensemble bien plus doux-amer que le suggérait la frivolité des premières secondes. Dommage alors que le scénario ne recherche pas une audace supplémentaire, un frisson qui viendrait détourner le film de sa route tracée. Car malgré ses qualités formelles, le métrage souffre d’une certaine redondance, la faute à une longueur pas toujours justifiée (1h50) et à des passages obligés qu’on aurait aimés moins évidents. L’amour fait toujours un peu souffrir…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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