MARY ANNING

Un film de Marcel Barelli

L’élégance du dessin au service d’une belle histoire d’émancipation féminine

Synopsis du film

1811, dans le village de Lyme Regis, sur les côtes sud de l’Angleterre, la jeune Mary parcourt les plages de galets en pieds de falaises, en compagnie de son chien, en quête de fossiles. Elle parvient même à vendre une ammonite à un chercheur d’Oxford de passage dans le village. Lorsque son père disparaît soudainement et que les huissiers menacent de saisir leur maison, elle se met en tête qu’un dessin qu’il a laissé, pourrait la mener vers une découverte de valeur qui pourrait sauver sa famille d’un déménagement en ville…

Critique du film MARY ANNING

"Mary Anning" est le premier long métrage d’animation du suisse Marcel Barelli, réalisateur du pédagogique et amusant court métrage "Dans la nature" (visible dans le récent recueil "Beurk"). Il fait le portrait, au début du XIXe siècle d’une jeune fille passionnée par les fossiles que l’on trouve dans les paysages de bord de mer, autant en cassant les blocs éboulés sur la plage qu’à même la falaise. En mêlant ce portrait, affirmation d’une femme comme capable de s’intéresser à des sujets scientifiques et refusant de se cantonner aux rôles que veulent bien lui donner les hommes, et une histoire de pauvreté et d’endettement, que la vente des fossiles, puis une découverte en particulier pourraient effacer, Marcel Barelli et Pierre-Luc Granjon réussissent une histoire féministe à laquelle les enfants peuvent sans mal adhérer.

Le graphisme, très éloigné d’une récente bande dessinée éponyme qui n’est pas en lien avec le film, est à la fois cohérent et d’une grande beauté. En 2D, il allie personnages aux aplats de couleurs, sans traits de contours ou ombrages, dotés de quelques traits blancs pour les cheveux sombres,ou d’autres couleurs pour les tâches de rousseurs ou les contours des nez, et décors plus détaillés, magnifiant les paysages de la cote anglaise, avec par exemple la teinte bleutée des falaises, serties d'un jaune discret. Classiquement, le spectateur pourra s’identifier dans l’entraide qui naît autour de Mary, avec Henri, petit garçon amusant et vraie pipelette, Curious, le vieux marin bourru vivant à l'écart, Milla, une camarade d’un autre milieu, Joseph le frère, et une femme scientifique plus âgée, le scénario mêlant finalement histoire d’amitié de découvertes. Très loin du portrait du même personnage réalisé à l’âge adulte, dans "Ammonite" avec Kate Winslet, "Mary Anning" fait passer son message grâce à l’opposition avec la vision du monde (et de la femme) que porte le révérend, contrarié dans son créationnisme. Une manière élégante d’aborder, à hauteur d’enfant, l’évolution de l’être humain, mais aussi de la place de la femme dans la société.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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