Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

MANIAC

Un film de Franck Khalfoun

N’est pas Lustig qui veut

Timide et solitaire, Franck passe le plus clair de son temps à fabriquer des mannequins dans son atelier. Mais il cache un lourd secret, une névrose qui le pousse à traquer des jeunes femmes en quête de leur scalp…

Film d’horreur culte des années 1980, reconnaissable entre tous par son ambiance poisseuse et son parti-pris narratif malsain (le personnage principal et héros est LE serial killer), « Maniac » de William Lustig est un monument de la série B. Qui d’autre qu’Alexandre Aja, réalisateur des remakes « La Colline a des yeux » et « Piranha 3D », pouvait prendre en main l’ambitieux projet de refaire « Maniac » 30 ans après ? Pour marquer le coup, il s’est entouré des personnes auxquelles on s’attendait le moins (exception faite de son vieil ami Franck Khalfoun, à la réalisation) : d’une part Thomas Langmann pour la production française, d’autre part Elijah Wood pour le rôle principal, Frodon devant l’éternel, exact opposé du terrifiant Joe Spinell (LE Franck Zito de 1980).

Le résultat est plutôt mitigé. Si l’ambiance glauque du film original est bien restituée, et le principe narratif poussé comme il se doit (Khalfoun opte carrément pour la caméra subjective, parfaite pour l’immersion mais qui brasse bien votre petit coeur au bout de quelques minutes), l’ensemble n’a pas la portée attendue. Les scènes de bravoure (entendez : de scalp) sont réussies et gores à souhait. Mais on peine à sortir de la vaine caricature des films de série B, ni même à réussir une montée en puissance de l’angoisse... Il faut reconnaître que la bande son du « Maniac » des années 1980 était particulièrement réussie sur ce point. Quant à Elijah Wood, il fait ce qu’il peut, mais son image de chérubin lui colle tellement à la peau qu’il est difficile de ne pas imaginer le plateau de tournage derrière la scène. Force est donc de constater que le choix d’un acteur au visage aussi angélique ne marche pas, quand bien même ce choix est motivé par l’envie de créer un paradoxe inédit au sein du personnage.

Culotté sur bien des points, notamment dans son parti-pris esthétique franchement crade au regard des productions horrifiques contemporaines, le « Maniac » de 2013 n’intéressera que les experts du genre, qui s’adonneront à cœur joie à la comparaison. Voir pour la énième fois une fille apeurée courir dans une bouche de métro, pendant cinq minutes, les fera peut-être sourire. Mais pour les autres, c’est la consternation assurée. Alors un conseil : passez votre chemin !

Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE


Powered by Preview Networks

Laisser un commentaire