MAGELLAN
La mondialisation avant l’heure
Synopsis du film
Une évocation de la vie du célèbre explorateur portugais Fernand de Magellan, centrée sur le tour du monde qu’il entreprend en partant vers l’ouest et les ravages que son expédition causa sur les populations locales…

Critique du film MAGELLAN
Contrairement à ce que son titre laisse supposer, "Magellan" n'est pas réellement un biopic du célèbre explorateur portugais, le premier homme à avoir entrepris de faire le tour du globe. Il est finalement peu question du destin de cet homme qui a indéniablement marqué l'Histoire. Pour Lav Diaz le nom de Magellan semble surtout synonyme de christianisation forcée, de choc bactériologique et autres violences en tout genre. D'une certaine façon le voyage de Magellan c'est aussi le début de la mondialisation, et la mondialisation c'est pas très cool. Au regard de l'Histoire on ne peut pas vraiment lui donner tort, mais on peut regretter que l'utilisation de la figure de l'explorateur ne soit qu'un prétexte pour accumuler les griefs contre l'occident.
Tout ça passerait encore si la représentation des peuples autochtones n'était pas elle aussi critiquable. Pour Lav Diaz, avant l'arrivée des Européens, les indigènes passaient leur temps à rêvasser et à adorer leurs idoles païennes en levant les bras au ciel et en psalmodiant de manière absurde des phrases sans queue ni tête. Et dans leur hystérie ils semblent incapables de ne pas répéter quatre fois la même phrase. Insupportable pour les oreilles et irrespectueux pour ces peuples qui n'étaient sans doute pas aussi ridicules qu'ils apparaissent dans ce film.
Pour couronner le tout, la mise en scène s’avère d’un ennui mortel. Pas seulement parce que pendant deux heures et demi Lav Diaz ne propose rien d’autre que des plans fixes. Cette démarche peut se justifier quand les plans en question sont splendides et démontrent un réel talent pour la composition ou l’éclairage. Mais ici ce n’est même pas le cas. En bref il n’y vraiment rien à sauver de ce "Magellan", pas même la prestation de l’excellent Gael García Bernal, visiblement mal dirigé et qui frise parfois le ridicule.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur