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MA VIE POUR LA TIENNE

Un film de Nick Cassavetes

Live forever

Le destin de la famille Fitzgerald a brusquement changé le jour où ils ont appris que leur fille, Kate, était atteinte d'une forme de cancer très rare. Seule sa sœur Anna est un donneur compatible, et est obligée de subir des opérations depuis qu'elle est toute petite pour la sauver. Jusqu'au jour où elle refuse de continuer, et prend un avocat pour demander une émancipation de ses parents, afin d'avoir le droit de faire ce qu'elle veut de son corps, même si cette décision peut coûter la vie à sa grande sœur...

Avec ce film, Nick Cassavetes fait un retour sur son terrain de prédilection, le mélodrame. Le sujet en lui même est assez tragique : une jeune fille refuse de continuer à souffrir pour sauver la vie de sa sœur. Mais à celui-ci Cassavetes apporte une énergie et une esthétique incroyable, chaque plan sublimant l'instant et les émotions, et ne pouvant laisser aucun spectateur indifférent (voir par exemple, la scène de flirt entre les 2 enfants cancéreux dans le drive-in, ou encore celle des 2 sœurs couchées dans l'herbe, philosophant sur la mort).

Que les âmes sensibles soient prévenues, ce film est pire que tout d'un point de vue émotionnel : les images sont dures, la maladie ne quitte jamais l'écran et les relations entre les membres de la famille sont plus que tendues, à chaque instant sur le fil du rasoir. Il est d'ailleurs fortement recommandé de le voir en matinée ou dans l'après midi pour éviter les sorties de salles obscures trop difficiles et surtout une nuit agitée. Il est impossible de rester insensible, de rester stoïque face à une histoire si banale, en somme, mais aussi si bien narrée. En effet, la narration est faite par chaque personnage à son tour, chacun y va de sa vision de la vie et de la vie avec la maladie. Le spectateur éprouve ainsi de la compassion pour au moins un d'entre eux.

Pour servir son récit, Cassavetes a trouvé un casting tout simplement incroyable. On parle beaucoup dans la presse féminine du retour de Cameron Diaz, qui mérite tout à fait les éloges qui lui sont faites, car le rôle de mère combattive lui va comme un gant, mais c'est aussi la révélation de 2 jeunes talents, l'un connu et reconnu depuis « Little miss sunshine », Abigail Breslin, et l'autre moins connu des grands écrans, Sofia Vassilieva. Abigail Breslin incarne la petite sœur de 11 ans, qui n'hésite pas à prendre un avocat pour attaquer ses parents. Elle excelle et s'exprime avec tant de conviction et de fluidité qu'elle en est bluffante à chaque scène. Sofia Vassilieva est certainement la révélation de ce film. En acceptant de jouer ce rôle difficile de jeune fille de 14 ans atteinte d'un cancer, elle a mis la barre assez haut pour ses prochains projets, acceptant de se défigurer pour montrer la dureté de la maladie, au delà de la douleur physique. Les yeux injectés de sang et le teint blafard, elle arrive encore à jouer le sourire aux lèvres, ne vous faisant pas penser une seule seconde que ce n'est là qu'un rôle de composition...

Cette adaptation du roman de Jodi Picoult est remarquable. Qui saura si le film restera dans les esprits, mais il sera à jamais gravé dans l'esprit de ceux qui ont eu le courage d'aller la voir.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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bande annonce par filmtrailer.com

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