MA MÈRE, DIEU ET SYLVIE VARTAN
Un tendre hommage à toutes le mères
Sixième enfant d’une famille issue de l’immigration, installée Porte Choisy, Roland Perez écrit son histoire. L’occasion pour lui de revenir sur l’affection sans borne de sa mère, Esther, prête à tout pour que, malgré son pied-bot, il ne soit pas considéré comme handicapé, et puisse un jour marcher normalement…

Porté de bout en bout par une Leïla Bekhti de presque toutes les scènes, vieillie au fil du film, alors que Jonathan Cohen est lui ponctuellement rajeuni, "Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan" est une comédie dramatique en forme d’hommage à toutes les mères, qui devrait connaître un beau succès en salles. Adapté du roman éponyme signé Roland Perez, le film est construit en grands flash-back chronologiques autour de l’écriture de plusieurs pages de l’histoire d’une famille. Après quelques scènes d’introduction, forte de l’animation intense du foyer, on découvre avec Esther que l’enfant né en cette année 1963 a un pied-bot (que l’auteur lui-même qualifie d’ « ébauche de pied, pliée »), qui l’empêchera de marcher.
Délicatement, le scénario est avant tout centré sur les espoirs de cette mère, s’impliquant sans retenue, voire manœuvrant pour éviter un placement de son fils dans une institution spécialisée, son éducation à domicile devenant un enjeu (et notamment la lecture). Face à elle, Jeanne Balibar représente l’autorité de l’État, dans un engoncement qu’elle arbore à merveille, que toute la famille va s’appliquer dans le joie à tenter de contourner. Le rôle de Sylvie Vartan sera alors crucial, apportant ce petit décalage qui nourrira la comédie jusqu’à son terme, alors que les choses se compliquent. Au passage, la mise en scène et la construction du film, viennent rendre hommage aux talents d’oratrice de la mère comme à sa tendance aux excès, saluer le courage de Roland au fil des ans, et souligner la difficulté de quitter le nid, voire couper le cordon. Un film empli de tendresse envers les figures maternelles, et dans lequel retentissent certaines chansons de Sylvie Vartan (qui joue ici son propre rôle) comme des élans de vie.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur