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MA FILLE

Un film de Naidra Ayadi

Un drame touchant et délicat teinté de thriller

Pour suivre ses études de coiffure, Leïla est partie vivre à Paris. Débordée, elle écrit à sa sœur qu’elle ne pourra pas rentrer pour Noël. Celle-ci et son père décident alors de monter à la capitale pour la rejoindre. Sauf que la jeune fille est introuvable et qu’elle semble avoir gardé de nombreux secrets…

Actrice connue principalement pour ses rôles dans "Polisse" et "Les Gazelles", Naidra Ayadi s’était déjà essayée à la mise en scène théâtrale, notamment avec sa relecture d’"Horace" de Corneille. Aujourd’hui, c’est derrière une caméra qu’on retrouve la touche-à-tout pour une nouvelle adaptation de l’ouvrage de Barnard Clavel, "Le Voyage du père". Transposant l’intrigue dans une famille maghrébine, l’histoire raconte la quête d’un père pour retrouver sa fille. A priori, Leïla semblait mener une existence banale dans la capitale, même si ses études en coiffure l’accaparaient au point de ne plus avoir le temps de rentrer dans la petite ville jurassienne où la famille s’est établie après avoir fui la guerre civile algérienne. Lorsqu’elle écrit à sa petite sœur, à trois jours de Noël, qu’elle ne pourra pas rentrer pour les fêtes, c’est le message de trop pour le patriarche qui décide de monter à Paris en embarquant la cadette.

Débute alors un voyage où les mensonges vont s’effriter les uns après les autres. Car la jeune fille ne travaille pas au salon où elle est censée exercer, n’habite pas dans l’appartement qu’elle devrait occuper. Drame familial, "Ma fille" se transforme en une errance physique et psychologique, une lente exploration des tourments d’un homme persuadé d’avoir tout offert à sa progéniture. Pudique et sensible, le film prend le temps d’inspecter aussi bien l’âme humaine que les coins malfamés de la métropole. Si le métrage a tendance à accumuler quelques incohérences au fur et à mesure des pérégrinations des protagonistes, l’interprétation de Roschdy Zem emporte tout sur son passage, nous faisant oublier les défauts peuplant le récit et sa tendance à devenir un guide caricatural des bas-fonds parisiens. En père taiseux, incapable d’exprimer les sentiments qui l’animent, le comédien démontre une nouvelle fois l’immense étendue de son talent. Et juste pour cette performance, cette première réalisation mérite le coup d’œil !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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