LUMIÈRE PÂLE SUR LES COLLINES
Une adaptation littéraire trop fidèle, qui manque de dynamisme
Synopsis du film
Etsuko a épousé en première noce un Japonais, union de laquelle naîtra une première fille, Keiko. Puis elle rencontre un Britannique qu’elle va suivre jusque chez lui et qui lui donnera une seconde fille nommée Niki. Mais Keiko s’adapte mal à sa nouvelle vie sous le ciel anglais et finit par se suicider par désespoir. Quelques années plus tard, Niki cherche à comprendre ce qui l’a poussée à commettre ce geste…
Critique du film LUMIÈRE PÂLE SUR LES COLLINES
Adapté du roman du même nom, écrit par l’auteur nobélisé Kazuo Ishiguro, "Lumière pâle sur les collines" marque la première participation de Kei Ichikawa au Festival de Cannes où son film fût diffusé dans la sélection Un certain regard. Son précédent long-métrage, "A man", avait quant à lui eu le privilège d’être sélectionné à la Mostra de Venise dans la section Orizzonti. Le cinéaste japonais fait preuve de tout son talent de plasticien, grâce à une photo splendide et un soin particulier accordé au cadrage. On retiendra quelques plans superbes de la campagne japonaise sous un soleil éclatant, dans des évocations de souvenirs idéalisés. Une lumière qui contraste avec les couleurs ternes du ciel britannique (qui justifient le titre) et à plus forte raison avec les intérieurs sombres, plein de secrets et de non-dits.
Mais "Lumière pâle sur les collines" frappe autant par sa beauté qu’il déçoit quelque peu par son manque de rythme. Dans ces deux heures de film l’histoire commence rapidement à ronronner avant que le dénouement ne soit expédié un peu à la va-vite. La narration, qui alterne entre plusieurs époques, manque de fluidité et n’est pas non plus étrangère à ce ressenti. Kei Ichikawa tombe ici dans les écueils de l’adaptation littéraire, qui bien souvent a du mal à correspondre aux impératifs du médium cinéma. Reste un film sensible sur le déracinement qui résonne avec le parcours du réalisateur nippon, expatrié pendant plusieurs années en Pologne, où il a achevé ses études de cinéma et rendu ses premières œuvres. Ainsi qu’un beau portrait de femme qui cherche à mener sa vie comme elle l’entend, mais qui finit par ne plus voir ceux qui l’entourent.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur
