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LIL'BUCK REAL SWAN

Un film de Louis Wallecan
Avec Lil'Buck...

ur les pointes, du béton au parquet

Des parkings de Memphis aux scènes des plus grands opéras du monde, Lil’ Buck, danseur inclassable et intemporel, raconte son parcours et l’élaboration de son style unique…

Lil'Buck Real Swan film documentaire

"Lil’Buck Real Swan", chaque mot de ce titre est signifiant. Lil’Buck d’abord. Un nom, un pseudo choisi par un tout jeune danseur des rues de Memphis, qui voit dans les parkings des scènes à dominer. Un jeune qui glisse, sur le béton comme sur le parquet ciré, et qui voudrait ne jamais descendre une fois monté sur ses pointes de pieds, le sang coulant dans ses baskets molles. Voilà qui est Lil’Buck, un bourreau de travail aux chevilles souples, qui a su transcender les clivages culturels et artistiques du monde de la danse en alliant le jookin au ballet.

Ici le reste du titre prend tout son sens : "Real Swan". Il est en effet le cygne, celui qui vogue sur le Lac et glisse sur la musique de Yo-Yo Ma, filmée par Spike Jonze. Celui qui brille pour Benjamin Millepied et se retrouve sur les plus grandes scènes classiques du monde après des années acharnées pour acquérir tant la douceur et la fluidité du jookin, que la force et la discipline du ballet. Pour raconter l’histoire de cet homme atypique, il fallait un réalisateur de l’entre deux. C’est justement ce qu’est Louis Wallecan, venu tant du documentaire que de la captation vidéo d’œuvres classiques.

Comme son protagoniste et son réalisateur, ce documentaire est résolument hybride. Hybride dans sa manière de filmer des performances de gangsta walk ou de jookin comme du ballet, de loin, en plan large, sans coupe, pour remettre le danseur dans son environnement et se concentrer sur son occupation de l’espace et sa grâce, plus que sur la technicité et l’intensité de son exécution. Hybride dans sa manière de raconter, tantôt avec des interviews posées, dans des lieux dédiés avec des retours face caméra, tantôt avec une voix-off ou la musique seule qui structure la narration. Hybride dans le profil d’image présentées : archives, reconstitutions, séquence de DVD pirates des années 80, performance live, etc. Enfin, hybride dans la musique, de la trap au hip hop, en passant par le classique et ses réécritures modernes.

Cette biographie est néanmoins consensuelle et rien de dérangeant ou choquant ne vient ternir le portrait qui est fait du jeune danseur. Il allie la loyauté à la gentillesse, la grâce à la discipline et la pratique à la transmission. Mais ce documentaire est pourtant un véritable voyage dans un mouvement et une époque : le Memphis de la fin des années 80. 1h25 pour les curieux, les amoureux de la danse, du mouvement et de la grâce, mais aussi pour tous les autres, car ce film invite chacun à venir comme il est, pour l’emmener ailleurs. On ne peut que le recommander.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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mardi 25 août - 3h47

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