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LES VOLETS VERTS

Un film de Jean Becker

Un acteur sur le déclin

Dans les années 70, Jules Maugin, 65 ans, acteur et monstre sacré du cinéma français, apprend par son médecin que son cœur est très malade et que s’il continue à boire et à fumer comme il le fait, son temps est compté. Incapable d’arrêter la vodka, il choisit de continuer à vivre sa vie en levant un peu le pied sur sa carrière…

Les Volets verts film movie

Jean Becker nous a offert de très beaux films, dont certains font partie de la mémoire cinématographique de tous les Français, du moins ceux nés dans les années 1970. "L’Été meurtrier" en 1983, "Effroyables Jardins" en 2002, "Deux Jours à tuer" en 2008, figurent parmi les plus connus. En allant voir "Les Volets verts", nous espérons voir un de ces films qui ont quelque chose à nous dire, un message, une âme, dont on ressort chamboulés. Mais il n’en n’est rien malheureusement. Le long métrage est un hymne à Gérard Depardieu, à son talent, à sa carrière. Certes, le grand Gérard est un acteur hors norme. Son talent, sa présence à l’écran, son jeu toujours juste sont indiscutables. Mais de là à en faire un film, il n’y a pas grand intérêt. Pendant 1h37, on nous montre l’acteur (ou plus précisément son alter ego fictif : Jules Maugin) sous toutes les coutures, buvant encore et encore de la vodka… On assiste à sa déchéance, à sa fin qui approche.

Soudain, sans raison, Jules Maugin se prend d’amitié pour la jeune souffleuse qui vient à son secours lors de ses oublis au théâtre. Incarnée par Stéfi Celma, elle a la vingtaine, ils dînent une fois au restaurant et hop Monsieur Gérard décide un soir, sur un coup de tête, d’aller la « sauver » d’un beau-père qu’elle n’apprécie pas. Il les emmène, elle et sa fille de 5 ans, dans son appartement parisien, puis dans sa somptueuse maison face à la Méditerranée, au cap d’Antibes. Il dit ne pas y être allé depuis plusieurs années. Soit… Le grand Gérard est donc généreux et bon. Il n’attend rien en retour comme on pouvait le craindre un moment.

Il y a aussi Jeanne Swann, sa partenaire de théâtre, jouée par la magnifique Fanny Ardant, qui fut son grand amour – on le comprend assez vite. Mais Jeanne a tourné la page, probablement fatiguée par les excès de Jules. Elle s’apprête à se marier et Jules en est très perturbé. Bref, il ne reste plus grand-chose auquel se raccrocher à notre acteur… Il continue de lui envoyer des lettres qu’elle n’ouvre pas. Il reste tout de même à Jules Maugin un ami sincère et fidèle en la personne de Félix (Benoît Poelvoorde). Celui-ci fait bien ce qu’il peut pour son ami, mais les soirées finissent toujours avec de la vodka.

Jean Becker nous montre donc un monstre sacré sur le déclin, ayant perdu son grand amour, ayant des trous de mémoire sur scène, alcoolique, et en fin de vie. Le scénario est finalement assez pauvre. Ce n’est pas un mauvais film, comment pourrait-il en être autrement avec Jean Becker à la réalisation, jean-Loup Dabadie au scénario adaptant un roman de Georges Simenon, et des acteurs aussi prestigieux ? Oui mais il reste un sentiment de vieux film passé, sans grand intérêt. On attend jusqu’à la fin un petit quelque chose qui ferait basculer le long métrage dans la cour des grands films de Jean Becker mais cela n’arrive jamais. À réserver pour les fans de Gérard Depardieu.

Sophie BlanchetEnvoyer un message au rédacteur

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