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LES GAZELLES

Un film de Mona Achache

Les tigresses de l'escroquerie !

Marie n’en peut plus de son quotidien avec Eric, avec qui elle vit en couple depuis le lycée. Elle le quitte alors pour avoir un peu de liberté. Sauf qu’à une époque où le célibat est vu comme une tare, Marie va tâcher d’y trouver au contraire une énergie nouvelle, avec l’aide de ses quatre nouvelles amies bien plus délurées qu’elle…

Pas sûr que l’ensemble de l’équipe technique n’avait pas la moindre connaissance en éclairage. Pas sûr qu’un scénario aussi bâclé ait nécessité l’apport de plus de trois personnes. Pas sûr que la bande-annonce, très sympathique en soi, puisse se révéler être au final un gigantesque attrape-couillon. Pas sûr non plus que ce casting féminin n’arrive à nous décevoir sur le terrain de la bonne humeur. Pas sûr enfin que l’ennui le plus insoutenable ne vienne nous assommer au bout de dix minutes… Comment ces "Gazelles" ont-elles pu transformer chacune de ces craintes en réalité ? On cherchera longtemps la réponse, tout comme la persistance de la comédie française à s’enfoncer neuf fois sur dix dans des abysses de médiocrité, mais ça ne sert à rien d’en rajouter. Tout juste peut-on constater le désastre du résultat, laissant le girl-movie cool et décomplexé très loin dans le rétroviseur au profit d’une énième crise d’adolescence tardive tout juste bonne à nourrir les pages de Marie Claire. Inutile donc d’espérer de sérieux fous rires devant une bande de copines désireuses de chasser du beau gosse en soirée et de s’éclater comme des folles. Ici, l’heure est à la dépression chronique, aux engueulades les plus insignifiantes et, surtout, au célibat vu comme le pire des fardeaux.

Si l’on commençait par évoquer l’éclairage du film au début du précédent paragraphe, ce n’est pas pour rien : à cause d’une photo laide et sombre qui ne met strictement rien en valeur, c’est à un film branché sur respirateur artificiel que l’on assiste, ayant jeté à la poubelle toute notion d’esthétique et de mise en image. Et c’est dans cet écrin grisâtre en diable que l’on se bornera à suivre une héroïne aussi immature que monstrueusement égoïste, en train de vanter les joies du célibat tout en cherchant à tout prix un remplaçant à son ancien petit ami (ici, le bonheur parfait ne se définit qu’à deux). Ce genre de décalage devient vite irritant à force de se répercuter sur tous les personnages et l’ensemble du scénario, visiblement écrit à on ne sait combien de mains dans on ne sait plus quel but. En tout cas, pas dans le but de valider les promesses de son affiche : à part les personnages d’Audrey Fleurot et de Camille Chamoux, tout le reste du casting passe pour une constellation de satellites qui ne s’activent jamais (même avec la "Connasse" de Canal+ dans un second rôle, c’est juste insensé), et l’énergie débridée vantée par la bande-annonce ne représente à peine que cinq minutes de film ! Quant à la mise en scène, il vaut mieux se contenter d’évoquer la présence d’inserts inappropriés sur les réactions de l’héroïne, parce que le reste touche au néant. On peut parler de produit bâclé, mais à ce stade, c’est à une escroquerie pure et simple que l’on vient d’assister !

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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