LES CAVALIERS DES TERRES SAUVAGES
Un sublime sens du cadrage pour des questions de transmission
Synopsis du film
Dans les montagnes d’Argentine, la communauté des gauchos tente de préserver ses traditions. Ce peuple de cavaliers, chapeaux ou bérets vissés sur la tête, voit les anciens transmettre leur savoir et ce qui fait leur identité…
Critique du film LES CAVALIERS DES TERRES SAUVAGES
Après le très beau "Chasseurs de truffes" en 2021, le tandem Dweck / Kershaw nous revient avec un autre documentaire, passé par Sundance et Locarno, et dédié aux gauchos, ces cavaliers argentins aux traditions ancestrales, qui tâchent de maintenir leurs traditions dans un monde moderne qui gagne du terrain. Un des premiers signes de cela est d’ailleurs la convocation d’une lycéenne, refusant de porter l’uniforme comme les autres élèves, et conservant sa tenue de gaucho. Cette apprentie cavalière sera l’un des personnages récurrents du métrage, signe d’une certaine évolution dans cette micro-société (on ne voit pas d’autre femme monter des chevaux) qui semble vouloir elle-même se figer dans ses traditions.
Si le métrage se concentre sur la transmission des traditions, un vieil homme à barbe blanche venant même définir avec minimaliste ce qu’est un gaucho (quelqu’un qui maîtrise sa monture, l’installation de la selle et le lasso), il se garde cependant bien de poser la question du repli sur soi, certes potentiellement légitime face à un monde moderne qui uniformise tout. C’est donc un regard tendre qui est posé sur ces hommes et femmes, pour beaucoup vieillissants, les séances de rodéo (avec les dangers attachés), leur approche de la médecine, les fêtes qui les réunissent… Atout fondamental du métrage, la photographie et la composition des cadres sont tout juste envoûtants, utilisant à merveille les contrastes de noir et de blanc, la profondeur de champs, comme les paysages arides à couper le souffle ou les situations en apparence insolites. A eux seuls, ils justifient le déplacement pour découvrir ce documentaire sur grand écran.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

