LE SECRET DE KHÉOPS

Un film de Barbara Schulz

Fabrice Indiana Lucchini Jones

Christian Robinson est un archéologue aguerri, réputé et aux méthodes disons discutables. Alors qu’il fait des fouilles au Maroc, il tombe sur un indice qui risque de chambouler les notions préconçues de l’Histoire. Le trésor de Khéops, le grand pharaon, aurait été déplacé lors de la campagne de Napoléon en Égypte et se trouverait… à Paris. Il n’en fallait pas plus pour que Christian Robinson embarque sa fille et son petit-fils dans une aventure à travers la capitale pour percer un de ses secrets les plus enfouis…

On ne pas vous mentir, une sorte de dualité s'était installée en nous lors du visionnage de la bande annonce du film "Le Secret de Khéops". D’une part, comme souvent avec ce genre de production populaire française, on craignait des blagues qui tombent à plat et que tous les bons moments se retrouvent condensés dans le teaser. Mais d’autre part, on ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire devant le Luchini Show que le film semblait proposer, et la perspective d’un Indiana Jones à la française (toute proportion bien gardée évidemment) ne pouvait que nous réjouir. Le résultat final se situe quelque part au milieu de tout ça.

Nous avons bien entendu les codes de ce cinéma populaire avec ses archétypes de familles dysfonctionnelles qui vont resserrer leurs liens au fil de l’aventure, des méchants très méchants et une mollesse de mise en scène qui ferait passer le tout pour du théâtre filmé. Et ce n’est pas si étonnant, tant sa réalisatrice vient initialement du théâtre, une sorte d’héritage qui confère au film une certaine lourdeur là où la mise en scène devrait s’envoler et nous transmettre un souffle quelconque pour porter cette aventure aux bons endroits. On pourra noter un scénario qui se plaît à nous faire revisiter autant les lieux emblématiques de la capitale que la grande Histoire. Et on ne peut s’empêcher d’éprouver une réelle satisfaction à voir et entendre Fabrice Luchini déblatérer ses anecdotes.

Le film se pare d’une galerie de personnages assez unidimensionnels, malgré des acteurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes (mention spéciale au petit fils joué par Gavril Dartevelle). Il en va de même pour ce cher Christian Robinson qui n'évoluera pas d’un kopeck, vu que le scénario invente une révélation pour l’excuser de son absence envers sa fille (Julia Piaton, étonnante). Vous l’aurez compris, nous sommes face à un produit calibré pour sa star et le scénario n’est souvent que prétexte aux logorrhées verbales de son acteur principal. Mais ceci n’est pas pour nous déplaire tant Luccini déploie tout son talent et son tempo comique.

Dommage encore une fois d’avoir à faire à une mise en scène si figée là où le film appelle à l’envolée. Notons cependant un passage inspiré et malin quand Christian propose à son petit-fils de remonter dans le temps : tout n’est alors que sensations, avec le vent, le bruit des feuilles, la voix berçante de Luchini et ce plan qui dure sur les cimes des arbres. Le film touche alors à une certaine poésie qu’il aurait été bienvenu de voir plus souvent dans une production qui plaira à toute la famille, aux inconditionnel(le)s de Fabrice Luchini, mais pas forcément aux fans de tonton Spielberg. À charge de revanche, Raskar Kapac !

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire