LE ROUTARD
Tatin au pays de l’or noir
Yann Tatin parvient à se faire embaucher comme rédacteur pour le célèbre guide du routard, lui permettant ainsi de réaliser ses deux rêves qui sont voyager à travers le monde et avoir un travail. Sa première mission l’amène à Marrakech. Très vite, il se trouve embarqué malgré lui dans la course à un trésor local…

"Le routard" commençait son voyage par une sorte d’accident de parcours, un impondérable que nul n’aurait pu prévoir. Car il s’agira du dernier film avec Michel Blanc à sortir sur nos écrans, très peu de temps après "La cache". Le genre de fun fact pas très fun et dont un film se passerait bien. "Le routard" c’est aussi la seconde réalisation de Philippe Mechelen, après "Le doudou" sorti il y a sept ans. Mais Philippe Mechelen n’est pas resté inactif durant tout ce temps. On le retrouve en tant que scénariste derrière la saga des "Tuche", ou encore en tant que producteur derrière "Cocorico", un des succès en salle de l’année passée et on se demande bien pourquoi. Ces quelques indices, et également d’autres, comme la présence de Christian Clavier à l’affiche, laissaient craindre que "Le routard" irait côtoyer les tréfonds auxquels la comédie française nous a hélas habitués.
Mais le naufrage redouté n’aura pas lieu. Certes, l’intrigue peine à convaincre et à s’écarter d’une mécanique vue et revue. Cependant l’histoire se laisse suivre sans déplaisir, car Le routard recèle quelques qualités non négligeables. À commencer par un casting convainquant. Hakim Jemili endosse le premier rôle en lui donnant juste ce qu’il faut de balourdise et de niaiserie, ce qui lui permet de rester touchant quand il le faut. Car le pauvre Yann Tatin est bien triste d’être aussi malchanceux et de ne pas se montrer digne du guide du routard. Le principe même de la comédie est que le spectateur rit de la malchance du héros, mais il ne faut pas oublier que du point de vue du héros la situation n’est pas drôle. Et c’est bien souvent sur ce jeu d’équilibrisme que les comédies françaises bas de plafond trébuchent.
La représentation de l’étranger est un autre aspect sur lequel la comédie française est souvent à la peine. Mais Philippe Mechelen évite habilement de tomber d’un côté ou de l’autre du cliché, que ce soit dans la vision idyllique d’une destination touristique de rêve ou l’image du bled où tout fonctionne au système D. Entre les deux, c’est un bel hommage qui est rendu à la beauté et l’authenticité de la ville de Marrakech. Car il ne suffisait pas de faire un film sur l’emblématique guide du routard, il fallait aussi respecter son esprit. Mission accomplie. Et ce n’est pas Philippe Gloaguen, fondateur du petit guide, qui viendra nous dire le contraire. Il se plaît même à venir nous faire coucou le temps d’un caméo. Et ça c’est vachement sympa.
Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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COMMENTAIRES
Anto
vendredi 18 avril - 10h42
Nul de chez nul scénario inexistant !