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LE ROI CERF

L’ampleur d’un récit à la portée universel

Au royaume d’Aquafa, écrasé par l’empire de Zol, la fièvre du loup noir a refait son apparition. Alors que la mine de sel où il est prisonnier, Van, ancien guerrier du clan des Rameaux solitaires, s’interpose entre un vieillard épuisé et un garde qui allait le frapper, et se retrouve au cachot. Mais la mine de sel est attaquée par des loups enragés et Van parvient à s’échapper, sauvant au passage une fillette, Yuna. Persuadé que Van est immunisé contre la maladie en question, Hohsalle, médecin au service de l’empereur, se lance à sa poursuite avec quelques soldats…

Le Roi Cerf film animation animated movie

Premier film de réalisateur de Masashi Ando, directeur de l’animation du culturisme "Your Name", ayant aussi auparavant travaillé sur "Princesse Mononoké", "Le Voyage de Chihiro" ou "Tokyo Godfathers", "Le Roi Cerf" s’inscrit dans la lignée des grands films d’aventure façon Miyazaki, mêlant nature, tendance belliqueuse des hommes et enjeux plus intimes. En quelques scènes, le cadre est posé : après avoir été décimées par une mystérieuse épidémie, les troupes de l’Empire de Zol ont tout de même réussi à mettre sous leur joug depuis une dizaine d’années le Royaume d’Aquafa. Mais lorsque l’épidémie ressurgit autour d’une mine de sel, tuant l’ensemble les mineurs à l’exception d’une ancien guerrier, Van, et d’une petite fille, l’espoir de trouver un remède renaît également, ces deux personnages pouvant être potentiellement immunisés.

Résonnant forcément en partie avec l’époque actuelle, entre course effrénée au vaccin contre le Covid 19 et regains de tensions militaires, le récit revêt des aspects fantastiques qui permettent d’aborder avec une vision un rien « enchantée » des problèmes bien réels : la survie, la maladie, le deuil… La représentation initiale de la fameuse « fière du loup » nous embarque d’ailleurs immédiatement dans cet univers teinté de médiéval : comme une vague, une brume mauve envahit la forêt, accompagnée de hordes de loups aux yeux rouges, reliés par un mystérieux lien. Alliant notion de résistance, lutte de clans médiévaux (guerriers, échassiers...), connexion forte avec une nature dont le caractère est visuellement amplifié (flux d’énergie, brillance de certains éléments au rôle clé…), et éléments technologiques (les dirigeables du clan des Zols…), "Le Roi Cerf" construit un univers cohérent et complexe, qu’on aime à découvrir avec le duo principal, dont on suit le périple.

Bordée de mystères, l’intrigue tourne autour d’enjeux divers concernant Van et la petite fille : les éliminer Van, les retrouver en espérant qu’ils soient bien immunisés, mais aussi en faire les élus qu’ils sont supposés être, face au conflit qui couve. Doté d’une bonne dose de contemplatif et d’une certaine poésie, ce récit d’aventures teinté de fantastique, alterne entre des scènes d’actions (les capacités du cerf qui sert de monture à Van et la fille sont hors du commun…) et des moments plus tendres. Et même si le lien intime qui lie Yuna à Van n’est malheureusement exposé que tardivement, dans des flashs-back sur des moments qu’il ne nous a pas été donné de voir auparavant, amenuisant ainsi la portée émotionnelle de ces scènes, "Le Roi Cerf" n’en demeure pas moins une grande épopée à la portée véritablement universelle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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