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LE PARFUM VERT

Un film de Nicolas Pariser

Un parfum pas très fin

Empoisonné, un acteur meurt sur la scène de la Comédie-Française. Après un concours de circonstances, un membre de la troupe, Martin Rémi, est considéré comme l’assassin présumé. Fuyant tout en cherchant la vérité, celui-ci croise Claire Mayer, une autrice de BD en mal de reconnaissance et prête à tout pour échapper à une réunion familiale. Claire décide alors d’aider Martin dans son enquête…

Le Parfum vert film movie

On aurait pu croire Nicolas Pariser enfermé dans une filmographie entièrement tournée vers les thématiques politiques, après le moyen métrage "La République" (2010) et ses deux premiers longs "Le Grand Jeu" (2015) et "Alice et le maire" (2019). Ce serait oublier son autre moyen métrage, le plaisamment foutraque "Agit Pop" (2013), où il se montrait capable de manier l’absurde et le burlesque. Pariser avait donc toutes les cartes en main pour réussir son troisième long métrage, une comédie policière présentée en clôture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

Malheureusement, le réalisateur se perd dans un projet où il manque manifestement de recul et de finesse. À trop vouloir allier l’humour et le drame, "Le Parfum vert" n’incarne finalement ni l’un ni l’autre, tant la mixture ne prend pas, avec en outre un gros problème de rythme qui tue à la fois la tension et la mécanique comique. De plus, le film de Pariser est étouffé par les trop nombreux et explicites emprunts et clins d’œil à Hitchcock ("Sueurs froides", "La Mort aux trousses"…) et à la BD ("Tintin", "Chlorophylle"), d’autant que l’esthétique du métrage ne parvient pas à marier ces deux influences.

Si Sandrine Kiberlain met une nouvelle fois à profit ses prédispositions comiques (et fait peut-être figure de seul intérêt du film), Vincent Lacoste est bien moins convaincant, donnant l’impression d’être aussi perdu et inconstant dans son interprétation que son personnage ne l’est face à des situations qui le dépassent. Pour couronner le tout, l’alchimie entre les deux est trop aléatoire et la mise en scène de leur rencontre est franchement maladroite (on peine à comprendre ce qui pousse Claire à suivre Martin). Ajoutons à cela de vraies incohérences scénaristiques et ce gâchis nous pousse à penser que Nicolas Pariser aurait dû ici confier son scénario à Bruno Podalydès…

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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